Au lieu d’être, par sa toute-puissance présumée, dans la continuité des réalisations de ses devanciers à la fonction, l’actuel ministre de la Culture excelle plutôt dans l’humiliation de toute une communauté. Il a fait de Boniface Koubangoye, alias Anani, son suppléant aux Législatives et de Camille Lendeme, son directeur de campagne.

Aux abords de la Sébé, rugissements de colère, gestes d’humeur et poussée de mécontentement prennent de l’ampleur. Et pour cause ! Non seulement, Cyriaque Mvourandjiami, directeur de cabinet politique d’Ali Bongo, se permet de copieusement insulter les populations du cru, au point de les traiter sans ménagement de quantité négligeable, mais en plus « le cas » Max Samuel Oboumandjogo, alias « Massassi », interpelle sur la gestion de la ressource humaine au sein du Parti démocratique gabonais (PDG). Pour tout dire, tout va à vau-l’eau dans cette paisible contrée, où il faisait encore si bon vivre ces derniers temps.

Ascension en forme d’imposture

En effet, autrefois membre du bureau politique de Lekabi-Lewolo, il a été bombardé et parachuté – avec le même grade – au 3^ème siège du département de la Sébé-Brikolo. De père originaire de Ngouoni et de mère native du canton Lekala, même s’il n’a joué aux billes avec personne à Ambinda ou à Otoundou, il est dépourvu de la légitimité reconnue à ceux qui accèdent au sommet après avoir fait leurs classes depuis la base du parti des « nasses ». C’est pourquoi, transis de peur, les Pdgistes locaux n’en dénoncent pas moins en sourdine cette ascension en forme d’imposture, qui n’apporte aucun prestige à la localité. Bien au contraire.

Habituée à voir ses fils occuper les ministères de premier plan, Okondja est réduite à se contenter de celui de la Culture. Tout simplement parce que faute d’envergure, il ne peut s’imposer auprès de son ami, Nourredine Bongo Valentin, le faiseur de roi aujourd’hui. Plus grave, au lieu de se contenter de sa fonction politique, Max Samuel Oboumandjogo, alias « Massassi », le Ndjini, s’est auto-investi député titulaire du 3^ème siège du département de la Sébé-Brikolo. Reléguant, de ce fait, l’occupant du poste, le Mbede Boniface Koubangoye alias « Anani », au rang de député suppléant. Tout comme, hérésie supplémentaire, il va faire de Camille Lendeme, un douanier retraité, Mbede lui aussi, ayant presque l’âge de son père, son directeur de campagne. On ne sait s’il faut en rire ou en pleurer.

Ces deux cas, symptomatiques de la tambouille politique concoctée par l’ancien rappeur, révulsent au plus haut point la communauté Mbédé, qui se sent humiliée par « un enfant » dont personne ne connaît le pedigree politique. Ni, surtout, les états de service, au sein du parti créé par Omar Bongo. Ce d’autant plus que dans la Sébé-Brikolo, des cadres compétents ne manquaient pas au moment du choix. Entre intrigue, clientélisme et guerre en coulisse, personne ne sait par quelles voies mystérieuses Oboumandjogo a emporté l’adhésion des instances du parti.

Okondja à l’abandon

Aujourd’hui, malgré la soumission de Koubangoye « Anani » et de Lendeme, les grincements de dents ne manquent pas. Max Samuel Oboumandjogo, dont les détracteurs soupçonneraient – à tort ou à raison - de jouer de « trafic d’influence auprès des Libanais » pour récolter quelques fonds destinés à financer ses actions politiques, n’a rien apporté de notable à Okondja. La ville se trouvant dans une situation d’abandon total, pour ne pas dire plus. Seuls les bars et autres bistrots fleurissent un peu partout dans la ville, permettant ainsi aux jeunes de s’adonner à cœur joie à la consommation excessive de l’alcool. On s’attendrait plutôt à ce que le ministre résorbe le chômage des jeunes, et redonne de la joie à la cité.

Comme quoi, il ne suffit pas d’être parachuté dans une localité pour s’octroyer automatiquement la légitimité ; détenir le pouvoir, c’est prendre les autres par la main pour les faire grandir. A observer le département de la Sébé-Brikolo, dont les réalisations de l’ère Jérôme Okinda, Jean Pierre Lemboumba Lepandou et Paul Toungui tombent en ruine, il y a lieu de se demander si Okondja a vraiment un fils ministre au gouvernement.

Vivement qu’un autre leadership surgisse pour amener la prospérité à tous !

Brandy Mamboundou