Par une communication faite à la presse, lors d’une réunion du directoire du parti, du 24 juin 2023, le président du Centre des libéraux réformateurs a déclaré que sa formation politique se retire, à compter de cette date, de la mouvance présidentielle.

Cette déclaration a fait l’effet d’une bombe au sein des militants du CLR et de la classe politique gabonaise. Personne ne pouvait imaginer que cette force politique, la deuxième de la Majorité, en arrive à claquer la porte de sa famille politique. Mais pour de nombreux observateurs, le feu couvait sous la cendre depuis des années. Car, pour le chef du CLR, les accords politiques conçus avec le chef de l’Etat n’ont jamais été respectés. La création de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence obéissait au principe d’une alliance. « Accord qui établi que le parti politique qui soutient la politique du Chef de l’Etat, celui-ci devrait en retour prendre en compte les propositions dudit parti et les intègrer dans le dispositif de mise en œuvre de sa politique ». A déclaré le général Jean Boniface Assélé Dabani.

Le point de rupture serait donc arrivé par la succession de frustrations dont le CLR a été l’objet. « A notre grande déception, et en dépit des nombreuses interpellations des partis de la Majorité, à ce jour, les instances et organes de la Majorité à savoir le Conseil politique, la Réunion des chefs de parti, le secrétariat permanent n’ont jamais fonctionné conformément aux dispositions prévues par la Charte ». Ce qui a fait dire au chef du CLR que la Majorité républicaine et social pour l’émergence, n’aura pas répondu à sa vocation.

Et de rappeler sa fidélité, depuis 1992, date de la création du parti, à Omar Bongo Ondimba d’abord et depuis 2009, jusqu’à ce jour, à l’actuel président de la République, Ali Bongo Ondimba. Mais « Être fidèle ne signifie pas être un esclave ou un béni oui-oui, cela signifie être constant dans ses valeurs et dans la ligne qu’on s’est tracée pour la vie ». A laissé entendre le généralissime. Avant de boucler la boucle : « Et c’est parce que je suis celui-là, fidèle à la promesse faite un soir d’août 2009 à mon très regretté beau-frère Albert Bernard Bongo, qu’en ce jour de juin 2023, j’ai décidé de ne plus être membre de ce regroupement politique ». Fin donc de l’hyménée entre le CLR et la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence.

Mais le chef des Céléristes, pour ne pas « casser la barraque », a tout de même laissé une porte ouverte : « Nous sommes dès lors disposés, s’il le souhaite, à établir un nouveau partenariat direct avec le Chef de l’Etat, détenteur du pouvoir légitime du peuple, qui soit un véritable accord opérationnel gagnant gagnant ». A conclu le général Jean Boniface Assélé Dabani.

Vichanie Mamboundou