Gabon : Le PDG demande aux Gabonais de se taire face aux humiliations quotidiennes !
Se sentant de plus en plus à l’étroit chez eux, les Gabonais, conscients que le contrôle de leur pays est en train de leur échapper, n’hésitent plus à monter au créneau, pour condamner le comportement des étrangers, qui se croient tout permis. La tension monte donc dans tout le pays. A tel point que le PDG au pouvoir, responsable de cette situation, a lancé une mise en garde, sans doute pour se donner bonne conscience.
La sortie du porte-parole du Parti démocratique gabonais (PDG), David Ella Mintsa, la semaine dernière, a étonné plus d’un Gabonais. Craignant la montée des périls, le parti au pouvoir condamne « les propos xénophobes » et invite les Gabonais à la « tempérance, à la retenue ». Il va même plus loin en agitant le chiffon rouge, assénant que « la xénophobie, l’injure, l’invective ou encore la stigmatisation sont toujours porteuses des germes de la violence ». Soit !
Mais le PDG feint d’oublier qu’il est le principal responsable de toutes les dérives, mais aussi de la descente aux enfers du Gabon. Qui est en train de plonger dans le néant. Il feint également d’oublier, que ce sont les étrangers arrivés de fraîche date et naturalisés de façon précipitée, qui menacent notre vivre ensemble. En effet, ils invitent ouvertement leurs congénères à s’inscrire sur les listes électorales, pour voter Ali Bongo ; deviennent, comme par extraordinaire, de grands propriétaires terriens et, plus grave encore, obtiennent avec une facilité déconcertante des titres fonciers et ne se gênent même pas d’exproprier, méthodiquement, les Gabonais.
Ils pillent notre pays et retournent chez eux
« Arrogants et méprisants, avance Arsème Bouka Moulingui, un militant de l’opposition, ils se sont infiltrés, avec la bénédiction du PDG qui dirige le pays, dans l’administration et les arcanes du pouvoir. Le pire, c’est qu’ils pillent notre pays et retournent chez eux où ils étalent, sans vergogne, leurs butins, laissant les finances du Gabon exsangues. Ce sont ces comportements étranges, de tous ces gens venus d’ailleurs, qui menacent dangereusement notre vivre ensemble. Et le PDG le sait et est souvent resté de marbre. »
A l’évidence, le parti d’Ali Bongo ne voudrait même plus que les Gabonais, humiliés chez eux et victimes de brimades, ne poussent ne serait-ce qu’un simple soupir. Car, que vaut un propos à la lisière de la xénophobie par rapport aux nombreuses expropriations subies par des familles gabonaises ? Pas grand-chose ! Au contraire, accaparer les terres, prendre les postes, piller les ressources, sont d’une violence inouïe. Et les Gabonais n’acceptent plus de subir les humiliations, avec la complicité de certains de leurs dirigeants, souvent éminents membres du PDG.
Inutile de dire que le peuple gabonais, qui n’a d’importance aux yeux du PDG que lors des échéances électorales, est comme abandonné à son triste sort. Combien de fois n’avons-nous pas tiré la sonnette d’alarme ici ? En tout cas, les Gabonais ne sont pas xénophobes. Ils sont même victimes de leur hospitalité !
Regrets des étrangers
Il est d’ailleurs important de signaler au PDG, que certains étrangers, lucides et honnêtes, commencent, eux-mêmes, à regretter leurs actes, admettant qu’ils sont allés trop loin et qu’ils font ici ce qu’ils ne peuvent pas faire chez eux. Et puisqu’au PDG, on suit beaucoup les réseaux sociaux, les dirigeants de ce parti ont certainement écouté l’audio d’un Togolais vivant en Allemagne, qui demandait « de comprendre la frustration des Gabonais, car les frères africains qui sont là-bas, pillent le Gabon et le tirent vers le bas » ; alors qu’un Sénégalais demandait simplement aux autres de déchirer les certificats de nationalité acquis au Gabon, un piège pouvant « entraîner la mort » et de n’accepter que des postes de conseillers, s’ils sont sollicités.
Donc plutôt que de vouloir faire l’avocat du diable ou de jouer les cassandres, le PDG, au pouvoir depuis 55 ans, qui a suffisamment ruiné le Gabon, devrait tout faire pour que les Gabonais se réapproprient leur pays. Au lieu de leur demander de se taire et d’arrêter, en quelque sorte, de se plaindre.
A ce propos, Jean Marie Le Pen, dont nous ne partageons pas les idées, avait un jour dit : « Quand on empêche aux gens d’exprimer leurs idées, on casse le thermomètre, mais on ne fait pas tomber la fièvre. »
Aucune violence verbale n’a entraîné une guerre. En revanche, ce sont les expropriations et autres spoliations qui peuvent pousser les Gabonais à défendre par tous les moyens ce qui leur est sacré : la terre. Et là, les rodomontades du PDG n’y pourront rien, hélas.
Elzo Mvoula
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