Gabon : Le Professeur Mathurin Ovono Ébe craint une mort programmée de l'UOB

Par Nicolas NDONG ESSONO / 07 juil 2022 / 0 commentaire(s)
Le professeur Mathurin Ovono Ebè à la quête d'une solution pour sauver l'université Omar Bongo

Lors d’un entretien accordé à la rédaction de Gabonclicinfo, le mercredi 06 juillet 2022 à Libreville, le Professeur Maturin Ovono Ébè, Président de la section UOB du SNEC, a fait l’état de lieu de cet établissement qui a perdu ses lettres de noblesse. Cela se justifie, dit-il, par le manque d’enthousiasme de nouveaux bacheliers à intégrer cette université. Mais aussi par l’abandon des pouvoirs publics.  

Pour le professeur enseignant d’études ibériques et promoteur du Mvet au Maroc, c’est à la création même de l’université Omar Bongo que les problèmes commencent. En effet, « l'Université Omar Bongo, ancienne Université Nationale du Gabon, n'a jamais été pensée, du moins, du point de vue structurel et infrastructurel. Créée pour accueillir 5000 étudiants, elle en accueille plus de 20000 aujourd’hui. Les autorités qui doivent en augmenter la capacité d'accueil répondent plutôt par des réhabilitations de l'existant. L'État gabonais a injecté 800.000.000 de FCFA dans les réhabilitations en deux ans. Nous pensons que cet argent jeté par la fenêtre aurait pu servir à construire une nouvelle université totalement équipée à défaut de construire d'autres salles de classe et amphithéâtres à l'UOB », a déploré le leader du Snec-UOB. Sans compter l’état de délabrement des bâtiments, le taux d’insécurité galopante mettant en danger la vie des apprenants et des enseignants.

À cette précarité structurelle et infrastructurelle, s'ajoute celle de l’administration. L'UOB, depuis plus de deux ans, fonctionne avec un seul recteur, lui-même intérimaire, sans les deux vice-recteurs statutaires requis au bon fonctionnement de l’université. À cette vacance des deux vice-recteurs, on compte aussi celle du secrétaire général adjoint et de deux directeurs de département à la Faculté de Droit et Sciences Économiques. La précarité sociale n'est pas en reste. Les étudiants accusent des retards de versement de la bourse et réclament depuis des années de meilleures conditions d’études. Le personnel administratif non intégré à la fonction publique et enseignant-chercheur sont toujours dans de permanentes revendications. Conséquences, des grèves à répétition au sein de l'institution et dérèglement du calendrier académique.

 « Actuellement, alors que nous sommes au mois de juillet 2022, certains départements n'ont pas encore lancé les activités pour le compte de l'année universitaire 2021-2022. La seule solution trouvée par la tutelle, à savoir le Ministère de l'Enseignement supérieur, c'est le bricolage assumé. Ainsi les programmes sont-ils bâclés. Des enseignements de 3 heures sont réduites à 1 heure 30 minutes et la séminairisation des enseignements devient la panacée. Il n'est pas rare d'entendre de la part de certains responsables que l'UOB n'a plus le monopole de la formation. Donc elle n'est plus une préoccupation pour l'État. Cela donne l'impression d'une mort programmée », a-t-il souligné, visiblement dépassé par les évènements.

Au regard de ce qui précède, le ministre de l’Enseignement supérieur, le chef du gouvernement et le chef de l’Etat gagneraient à se pencher réellement sur le cas de l’UOB pour que cet établissement retrouve ses lettres de noblesse.

Dess Bombe

Article du 7 juillet 2022 - 11:28am
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