Les déboires des Panthères du Gabon aux éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (Can 2023) et la pitoyable élimination des U23 de la Can de leur catégorie, qualificative pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris, ont remis au goût du jour les problèmes du football. Un football malade depuis des années.

En effet, dans les années 1980, un ancien ministre des Sports, Dr Moïse Abessolo Edou, médecin de son état, avait fait ce diagnostic accablant : « Le football gabonais est un cancer, il faut une thérapeutique pour l’en guérir ». Plus de 40 ans après, le constat demeure le même. Le football gabonais n’avance pas. 

Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, il recule même par rapport aux années 1970-1980, où il y avait des clubs solides, sponsorisés par des grandes sociétés ou autres institutions. A l’exemple de l’AS Sogara, Mbilinga, Pétrosport, CSB, Delta, FC 105, USM, Anges ABC, la JAC,  Ndella Énergie, Mangasport, etc. Seul Mangasport a survécu au naufrage collectif.

Il faut noter qu’à cette époque, le championnat était d’un niveau très relevé. Et les stades étaient souvent pleins à craquer. Tel n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui, où les matchs se disputent dans une ambiance quasi confidentielle, alors que le championnat se déroule de façon erratique.

De nombreuses initiatives ont pourtant eu lieu pour tenter de sortir le football gabonais des sentiers battus. Il en est ainsi, des états généraux de 2 000 ou ceux de 2018, qui n’ont produit aucun résultat. Pas plus que la tentative de professionnalisation du championnat national, où l’Etat avait injecté plus de 30 milliards en quatre ans, qui s’est soldée par un cuisant échec. Tout au plus on a voulu insidieusement fonctionnariser les footballeurs, sans plus de succès non plus. Bref, le football est malade, à l’image du pays.

Brandy Mamboundou