Ce vendredi 29 septembre 2023, plusieurs employés de la Société des brasseries du Gabon ont observé un mouvement d’humeur devant les locaux de l’entreprise, sise dans la commune d’Owendo. Comme à Nkok, Gras Savoye et dans bien d’autres entreprises, les employés, principalement les nationaux, dénoncent des conditions de travail proches de l’esclavage.

Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), avec à sa tête le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, chef de l’État, a certainement émis un signal fort, depuis le 30 août dernier, pour la « libération » du pays. C’est certainement ce que l’on peut comprendre lorsque l’on observe les mouvements d’humeur qui ont cours actuellement sur toute l’étendue du territoire. La peur semble avoir changé de camp.

Ainsi, ce week-end, fait rarissime, les employés de Sobraga ont observé un mouvement d’humeur pour dénoncer les conditions exécrables dans lesquelles ils travaillent sans espoir d’un lendemain meilleur. Ayant retrouvé leur dignité et le courage, ils l’ont fait savoir à leur direction générale. « Le personnel de Sobraga est mal payé. À la Société des brasseries du Gabon, vous trouvez encore des gens qui ont des catégories 2. Vous trouvez ça normal ? Les primes de logement sont à 22.000 FCFA, la prime de production est à 1600 FCFA. Sobraga fait un chiffre d’affaires de près de 14 milliards par semaine. Nous avons une ligne que nous appelons la ligne 8, c’est cette ligne qui fait le bénéfice de Sobraga. Cette ligne fait 300 millions de francs CFA jour », a dénoncé un employé.

Aussi, les employés déplorent l’attitude du syndicat de l’entreprise qui aurait décidé de se pencher plutôt du côté de l’employeur, balayant d’un revers de la main les griefs des salariés. Un fait qui pourrait se justifier par le mutisme des dirigeants de l’entreprise. « Ce mouvement d’humeur que vous voyez aujourd’hui, est la résultante des revendications qui sont dans un cahier des charges des employés de Sobraga. Le syndicat est une organisation qui défend les intérêts de la direction générale au détriment du personnel. Parce que le syndicat de Sobraga ne lutte pas en faveur du personnel. C’est plutôt un appendice de la direction générale. Donc, le mouvement d’humeur actuel n’est que la conséquence du ras-le-bol des employés de la Société des brasseries du Gabon contre la direction générale », a fustigé la même source. Comment comprendre qu’une entreprise qui fait un chiffre d’affaires de cette envergure, d’après les propos des employés, puisse réduire ceux qui participent à son essor économique en esclavage. Aux dernières nouvelles, la direction générale aurait entamé des négociations pour tenter de calmer les ardeurs.

Elzo Mvoula