Depuis le 19 décembre dernier, Unurtsetseg Nara, journaliste et rédactrice en chef du site d’information Zarig.mn est placée en détention provisoire. De ce qui ressort, elle serait inculpée pour diffusion de fausses informations au sujet d’une publication critique sur le système judiciaire dans les réseaux sociaux. Son média, Zarig.mn, a également été bloqué pendant deux jours. Reporters Sans Frontières (RSF) appelle dès lors à sa mise en liberté.

La liberté d’expression n’est point perçue de la même manière à travers le monde. Si au Gabon, les nouvelles autorités s’attèlent à donner à la presse toute sa latitude dans l’exercice du métier, tout en mettant les femmes et les hommes de médias face à leurs responsabilités, dans certains pays, les mentalités seraient encore loin de connaître un véritable changement. Et c’est ce que vit la journaliste Nara pour avoir critiqué ouvertement le système judiciaire de son pays. En effet, quelques semaines plus tôt, soit le 13 octobre, le Conseil général de la justice, qui a pour mission de garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire mongol, avait demandé l’ouverture d’une enquête contre la journaliste, après qu’elle ait posté sur les réseaux sociaux des propos qui critiquaient les activités des tribunaux et d’un procureur. Le Conseil a inculpé la journaliste pour « diffusion de fausses informations », en vertu du Code pénal. Ce 19 décembre, le tribunal pénal du district de Songino Khairkhan-Sukhbaatar a confirmé la décision de placer Unurtsetseg Naran en détention provisoire pour un mois, le temps de l’enquête.

Un recul démocratique et en matière de liberté d’expression pour la Mongolie, qui aurait pourtant fait des efforts ces derniers temps en ce qui concerne la liberté d’expression. « Cette affaire nous étonne, car la Mongolie a déployé, au cours des trente dernières années, de clairs efforts pour marquer son engagement en faveur de la liberté d’informer et du pluralisme des médias. Or, sous prétexte de lutter contre la désinformation, priver de liberté une journaliste qui a simplement critiqué le système judiciaire sur ses réseaux sociaux, est clairement abusif. Nous demandons aux autorités d’abandonner les poursuites à l’encontre de Unurtsetseg Naran et appelons à sa libération immédiate », a fait savoir Cédric Alviani, Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF.

Brandy Mamboundou