Scrutins du 30 août dernier au Gabon : Christelle Koye dévoile les coulisses

Par Brandy MAMBOUNDOU / 07 sep 2023 / 0 commentaire(s)
Elle n'était pas d'accord avec les méthodes des Pdgistes.

Dans une interview sur Radio France Internationale (RFI) ce jeudi, la vice-présidente de l’Opposition du Centre gabonais des élections (CGE) révèle ce qui s’est passé le jour de la proclamation des résultats. Des faits qui font froid dans le dos.

 « Les résultats n'ont été signés par aucun procès-verbal », dit-elle. Même si elle est accusée d'avoir été complice de manipulations électorales, Christelle Koye, dans son for intérieur, n’a rien à se reprocher par rapport à la falsification des résultats électoraux en faveur d’Ali Bongo et les candidats du PDG.

D’autant plus que, explique-t-elle à nos confrères de RFI « à l’échéance, donc, du scrutin, j’ai demandé aux commissaires de me transmettre les procès-verbaux. Malheureusement, en raison de la coupure d’internet d’une part et en raison des conditions d’acheminement, de transport, qui ne sont pas optimales, je n’ai pas pu obtenir les procès-verbaux de chaque commission électorale locale, qui m’auraient permis de confronter les résultats avec ceux que nous avons obtenus au niveau de la centralisation ».

Dès lors, nonobstant son souci pour la transparence, bon nombre de commissaires de l’Opposition « ont clairement établi leur complicité, soutient-elle, d’autres refusaient de me répondre, d’autres opposaient le fait qu’ils n’avaient pas pu avoir les procès-verbaux en leur possession ». D’où ses soupçons de corruption de cette partie de compatriotes. Pas que !

Voulant coûte que coûte faire élire Ali Bongo, son entourage, notamment Jessye Ella Ekogha, son conseiller en communication, va faire irruption au CGE pour pouvoir organiser la retransmission de l’annonce des résultats. A partir de cet instant, Christelle Koye comprend que le passage en force est en marche et elle craint le pire. « Pour moi, souligne-t-elle, c’était un élément de trop, j’ai voulu partir, j’ai voulu prendre cette brèche pour m’extraire de la Cité de la démocratie, mais à ce moment-là, il était difficile de le faire. D’ailleurs, les résultats ont été annoncés, mais ces résultats devaient être sanctionnés par un procès-verbal. L’annonce a été faite publiquement, et après l’annonce, il fallait vérifier, signer, pour la transmission à la Cour constitutionnelle, ça n’a pas été fait. Je n’ai signé aucun procès-verbal ».

Incontestablement, Ali Bongo allait à cette élection pour ne pas perdre. Tous les moyens étaient mis en œuvre pour atteindre cet objectif. Que pouvait alors faire une vice-présidente du CGE ? Rien, absolument rien. Heureusement, les militaires sont venus mettre un terme à un cycle de violence, élection après élection, depuis 2009.

Elzo Mvoula

 

 

Article du 7 septembre 2023 - 9:54pm
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