Le mercredi 20 septembre dernier, après trois semaines de silence sur le coup d’État, Alexandre Barro Chambrier, Président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) a enfin brisé le silence. L’ancien candidat à l’élection présidentielle a passé en revue toute l’actualité du pays et a donné sa position quant à la durée possible de la Transition du général Oligui Nguema, président de la Transition.

Loin d’attendre un quelconque poste, mais plutôt préoccupé par l’évolution de sa formation politique et plus enclin à rendre à ses compatriotes leur dignité, Alexandre Barro Chambrier a clairement fait savoir sa position et celle de son parti au cours d’une conférence de presse mercredi dernier. En effet, si certains hommes politiques et acteurs de la société civile se précipitent pour des nominations au sein de la Transition, ce n’est pas le cas pour le fils de feu Eloi Rahandi Chambrier. Pour le moment, il dit avoir pris acte du coup d’État. « Le RPM a pris acte de la mise en place du Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) et disposé, compte tenu de ses engagements, à l’accompagner. Nous sommes disposés à mettre à disposition des cadres de notre parti pour aider le CTRI à réussir le processus de Transition. Nous allons néanmoins demeurer vigilants pour éviter que nous ne retombions dans les travers du passé », a déclaré le président du RPM.

Aujourd’hui, l’ensemble des forces vives de la nation semble approuver la chute de l’ancien régime qui, avec le temps, ne pouvait plus rien apporter, encore moins présenter à la population des propositions concrètes. Mais, pour l’ancien fonctionnaire du Fonds monétaire international, (FMI), la joie et les émotions ne devraient pas éloigner les uns et les autres du droit chemin. Car, si le pays ne revient pas dans un délai bien précis au mode de démocratie, les sanctions pourraient s’accroitre et rendre le pays ingouvernable. « Il est vrai qu’il n’y a plus de majorité ni d’opposition, puisque nous sommes dans un régime d’exception, mais les aspirations profondes des Gabonaises et des Gabonais à la démocratie, à l’État de droit et à la bonne gouvernance demeurent. Il faut donc que nous revenions, dans un délai raisonnable, à la normalité, c’est-à-dire à un ordre constitutionnel respectueux des principes démocratiques et des droits de l’Homme », a-t-il indiqué. Tout en félicitant les militaires pour leur acte de bravoure, il se dit prêt à travailler avec ces derniers pour le progrès du pays.

Enfin, sur l’épisode malheureux qui a conduit Mike Jocktane et Thérence Moutsona à la prison, Alexandre Barro Chambrier espère que cet épisode passera vite et que ses amis d’Alternance 2023 retrouveront, dans les tous prochains jours, leur liberté. Car, dit-il, leurs intensions n’étaient de déstabiliser le pays.

Brandy Mamboundou