Si l’ex-Porte-parole d’Ali Bongo a mûri dans le contenu de son expression injurieuse, l’actuel Porte-parole du gouvernement, sevré de primature, est devenu un vrai expert de la parabole dont les messages ne sont décodés que par des oreilles exercées. Décryptage !

Beaucoup vous le diront : comparativement à avant 2016, Alain Claude Bilie By-Nze a changé. Pas que ! Si dans son aspect physique, l’horloge biologique faisant son œuvre, le fringant et pimpant Porte-parole d’Ali Bongo commence à subir. On le sait, « la vieillesse est un naufrage ». De fait, et sans doute à cause de cela, l’actuel Porte-parole du gouvernement est désormais mesuré et prudent dans ses propos. Normal, tout être humain est appelé à devenir meilleur.

Pour le cas de Bilie-By-Nze, il s’est rendu compte de ses limites intellectuelles et cognitives connues de tous ; en plus d’être conscient du peu d’intérêt que nombre de Gabonais affichent à son égard, l’enfant terrible de Ntang Louli joue désormais dans un autre registre. Celui du maniement de la parabole où seules les oreilles exercées comprennent ses messages codés. Nous y sommes !

Jean Gaspard Ntoutoume Ayi parle

Aussi, au lendemain des sorties, dans les rues de Libreville, du président de la République des 11 et 15 mai derniers, et surtout des images et des propos d’Ali Bongo, dans un communiqué signé au nom de l’Union nationale, le 16 mai 2022, par son Vice-président et Porte-parole, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi parle de « spectacle déshonorant pour le Gabon et pour la dignité de la fonction de président de la République ». Non sans faire constater que « nul ne peut contester que Monsieur Ali Bongo, depuis bientôt quatre ans, n’est plus en capacité d’exercer les charges de la fonction de président de la République, chef de l’Etat ».

Il n’en fallait pas plus – alors que plusieurs thuriféraires d’Ali Bongo sont désormais silencieux – pour faire bondir Alain Claude Bilié-By-Nzé. Le Porte-parole du gouvernement s’essaie à un exercice périlleux : user de « le en même temps ». D’un côté, il cherche coûte que coûte à montrer au président de la République sa loyauté pour toujours le maintenir au gouvernement ; de l’autre, il tient à rassurer la famille de l’opposition de « sa lucidité » face à la situation du moment.

Projet alternatif lisible

Tenez ! Dans une réaction largement relayée sur les réseaux le 17 mai dernier, si effectivement Alain Claude Bilie By Nze indique que « le président est en fonction. Il fonctionne, il travaille et il s’assure que son pays fonctionne convenablement », il n’empêche que le natif de Makokou invite les Gabonais à relever le défi de la compréhension de ses paraboles. Notamment, lorsqu’il dit que « l’opposition ferait mieux de nous proposer un projet alternatif lisible plutôt que d’ergoter sur la santé du président ». Et surtout quand il précise : « de toutes les façons, ils n’en savent rien ». Question : est-ce une manière de dire à l’opposition de se mettre véritablement en ordre de bataille pour être une alternative crédible au regard de l’état de santé du chef de l’Etat ? Sinon, quel lien entre le constat fait par l’UN et le projet de société de l’opposition ?

Pis ou mieux, c’est selon, Alain Claude Bilie By-Nze – fait rare pour un gouvernement qui a fait du déni son mode de fonctionnement – reconnaît devant Dieu et devant les hommes que « il y a des difficultés, c’est connu de tous ». A le disant, il pointe les carences du style et des résultats de Rose Christiane Ossouka Raponda. Pourquoi ? Après avoir tenté en vain de forcer le destin pour devenir Premier ministre, glissent plusieurs observateurs, ACBBN, amertume en bandoulière, jouerait la carte de Denise Mekam’ne pressentie pour remplacer Ossouka Raponda à la Primature.

Face à tout ce qui précède, pour laisser Bilie-By-Nze face à ses propres turpitudes, l’Union nationale, au moment où nous mettions sous presse, n’avait toujours pas réagi à sa sortie. C’est dire !

Elzo Mvoula