Gabon : Et si Ali Bongo sortait par la grande porte ?
Le mercredi 31 mai 2023, le Président de la République, Ali Bongo, était à Owendo. Dans la commune périphérique de Libreville, le chef de l’Etat a tenu un discours d’espoir. Il a déclaré avoir repris de l’énergie et serait prêt à continuer son travail. Un discours qui aurait eu un effet de feu d’artifices. Sauf que l’occupant du Palais de Rénovation semble ignorer qu’il est à la tête du pays depuis quatorze ans. Et que depuis ce temps, le peuple n’en peut plus de ses « promesses » sans lendemain.
C’est la question qui taraude actuellement l’esprit de bon nombre de Gabonais. Réduit à inaugurer les centres de pêches et sans aucun bilan concret le numéro 1 Gabonais tend vers la sollicitation d’un troisième mandat, si l’on suit bien ses discours. En effet, depuis qu’il a «repris de l’énergie », comme il le souligne lors de ses prises de paroles, Ali Bongo voudrait semble-t-il, une fois de plus soliciter le suffrage du peuple Gabonais qu’il a laissé sur le banc de touche durant ses deux mandats antérieurs. Lors de sa prise de parole à Owendo, le chef de l’Etat a promis, en quelques mots, un plein emploi à tous les jeunes. Des propos surprenants, surtout quand on sait que depuis l’avènement des « émergents » à la magistrature suprême, le chômage n'a de cesse de croître. Et cela, corrélativement aux licenciements dus aux fermetures des entreprises. Le comble a été les séries des mauvais castings, avec à la clé, les promotions des non-nationaux à des postes de souveraineté. A Owendo, Ali Bongo, en véritable illusionniste, promet du travail à tous les jeunes accablés par le chômage.
Aussi, Si Ali Bongo avait promis plusieurs logements par an, pour ne pas faire allusion aux 5000 logements promis, de peur de frustrer les soldats têtus encore moins les « indéfectibles » du distingué camarade, tout le monde peu néanmoins s’accorder sur le fait que depuis son son accession au pouvoir, les litiges fonciers ont connu une flambée. À un tel point qu’il ne se passe plus un mois mois sans qu’un autochtone ne se voit arracher ses terres par un naturalisé de fraîche date, devenu « plus Gabonais que les Gabonais ». À cela s’ajoute le fâcheux problème des détournements de fonds des financements des chantiers publics. Ces concussions sont très souvent commises par les plus proches collaborateurs du chef de l’Etat. Conséquences immédiates des nombreuses crises dans les administrations et entreprises publiques, des nombreuses revendications des travailleurs, des retraités et des étudiants. Le cas le plus patent étant la succession des dissensions au ministères des Eaux et Forêts, qui perdurent, depuis l'arrivée à la tête ce ministère d’un certain Lee White, sans que les gouvernements qui se succèdent ne trouvent aucune solution pérenne à ces discordes.
Sans faire un procès en sorcellerie contre les tenants du pouvoir, les Gabonais souhaitent retrouver d’abord leur dignité dans leur pays et avoir des meilleures conditions. Un manager sait prévoir. Et prévoir c’est savoir gérer. Plutôt que vouloir briquer un « mandat de trop » soi-disant de « l’espérance », une retraite à Londres ou au Maroc ne serait pas une mauvaise idée pour Ali Bongo Ondimba. Le peuple gabonais ne pourrait qu’acclamer une telle sage décision. Car, comme le souligne un vieux dicton : « Un bon leader, c’est également celui qui sait quitter les choses avant que les choses ne le quittent ».
Elzo Mvoula
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