Gabon : Faut-il craindre des violences postélectorales à l’issue des scrutins de demain ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 25 aoû 2023 / 0 commentaire(s)
Les Gabonais sont face à l'exigence démocratique.

Comme dans de vrais pays démocratiques, les choses devraient bien se dérouler normalement si la transparence rythme tout le processus électoral. Il y a à souhaiter que cela soit le cas.

Avant même le scrutin, des violences ont été observées contre les candidats de l’opposition, notamment contre Raymond Ndong Sima à Boué ou Alexandre Barro Chambrier à Franceville. Alors qu’il animait un meeting dans un domicile privé, manifestement appartenant au syndicaliste Marcel Libama, des bandits avaient fait irruption pour agresser les fans du président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM). 

Un autre fait à noter, les manigances de l’ANAC ayant empêché le décollage de l’avion d’Ondo Ossa et ses pairs vers Franceville et Makokou. Des agissements constitutifs d’une violence politique. 

Il faut ajouter à cela la violence orchestrée par la chaîne de télévision nationale Gabon 1ère contre le candidat Albert Ondo Ossa et son soutien Barro Chambrier, sur le dos desquels une histoire de préparation de soulèvements populaires a été mise. Alors que TV5 Monde a dit ne pas diffuser un enregistrement audio non authentifié, Gabon 1ère s’est empressé, la première, à diffuser l’audio dont le régime prétend qu’il s’agit des voix de ces deux hommes politiques de l’opposition. Ce sont des faits de violence qui peuvent générer de la violence postélectorale. 

En 2016, les populations, victimes d’un vol de leurs votes en faveur de Jean Ping, avaient manifesté leur colère dans les rues. En réponse, l’armée avait répliqué. D’où les nombreux morts enregistrés par notre pays. Mais le bilan de ces violences n’a jamais été fait.

Pour la présidentielle de 2023, le comité des sages a rencontré les diplomates du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) à Libreville pour alerter sur d’éventuels risques de violences postélectorales.

Le gouvernement ainsi que son parti politique le PDG ont annoncé vouloir des élections aux lendemains apaisés. Même si beaucoup dans l’opinion en doutent, tout dépendra de la capacité des partis à rendre crédibles les résultats et à les accepter. C’est aussi à ce niveau qu’un peuple montre sa capacité à être grand.

Vichanie Mamboundou

Article du 25 août 2023 - 4:50pm
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