Oyem, le chef-lieu du département du Woleu a connu une intense activité politique le week-end dernier, avec la tenue de plusieurs meetings, animés par Michel Menga, Guy Patrick Obiang, Paulette Missambo et la diaspora gabonaise.

C’est toujours dans l’air : la mort de François Engonga Owono dit Eboué avait laissé un champ libre, que d’autres politiciens, d’Oyem, des départements voire des autres provinces tentent vaille que vaille d’occuper. A l’approche des élections générales dont une présidentielle, il faut dire que les appétits s’aiguisent. Et on assiste à un ballet des politiques, de la majorité comme de l’opposition.

Le week-end dernier aura donc été particulièrement riche en activités politiques à Oyem. Trois meetings y ont été tenus. D’abord par Michel Menga M’Essone. A Mekaga, quartier situé à l’est de la ville, le président du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM) dont le fauteuil est vacillant, a fustigé ceux qui ont cassé le marché et d’autres échoppes sans rapidement entreprendre quoi que ce soit. Au grand dam des commerçants, qui ne savent plus à quel saint se vouer. La présence quasi régulière de Menga m’Essone n’est pas fortuite à Oyem. Depuis qu’il a su qu’il était l’oncle d’Eboué - dont on célébrait d’ailleurs la messe des 40 jours après sa mort -, il s’est peut-être dit qu’il peut, en tant qu’Essandone, tisser son petit nid dans la province du Woleu-Ntem. 

Ensuite, au quartier Peleton situé au nord de la ville, c’est le ministre Guy Patrick Obiang Ndong qui réunissait les militants du Parti Démocratique gabonais (PDG), pour qu’ils se mobilisent pour barrer la route à l’opposition. A cette occasion, il a pu mesurer la boulimie de ses camarades pour les élections législatives et locales à venir. Personne ne veut céder la place, ni rester en rade. Il faut dire que la désignation des candidats risque d’être un véritable casse-tête chinois pour le PDG.

Enfin, la présidente de l’Union nationale (UN), Paulette Missambo était à la Vallée, où elle a demandé aux Oyemois de tourner le dos au régime actuel. Pour cela, elle a invité la population à aller s’inscrire massivement sur les listes électorales le moment venu.

On a signalé également les membres de la diaspora gabonaise dans la ville. Et selon les indiscrétions il n’aurait pas tari de critiques contre le régime actuel, qu’ils ont accusé d’avoir « coulé le pays ».

Comme on le voit, la précampagne a déjà commencé. Mais les populations sont restées plutôt sceptiques, par rapport aux déclarations des membres du gouvernement. Car ils n’ont apporté aucune solution concrète à la misère des populations. « Ils ne viennent ici que pour nous faire des grands discours, alors qu’ils savent que nous avons d’énormes difficultés pour vivre », a tempêté un habitant d’Adzougou. Il ne croyait pas si bien dire. Car une fois les délégations ministérielles parties, la ville a replongée dans le noir, tout comme le canton Ellelem où la coupure d’électricité avait déjà duré une semaine.

Elzo Mvoula