Gabon : Le Syndicat National des Enseignants Chercheurs se retire du dialogue social

Par Brandy MAMBOUNDOU / 11 mar 2023 / 0 commentaire(s)
Nathalie Eyi Sima, la Vice-présidente du SNEC, lors de l'AG.

Latente depuis des mois, la fracture entre le ministère de l'enseignement supérieur et les enseignants membres du SNEC est béante depuis le vendredi 10 mars 2023. Les enseignants chercheurs ont annoncé se retirer du dialogue social engagé avec le ministère.

Ils l'ont fait savoir à l'issue d'une  assemblée générale tenue à l'Université Omar Bongo. Pour expliquer cette décision, les membres du syndicat disent ne plus pouvoir faire semblant de discuter alors qu'en réalité ils subissent un monologue du ministère. Ils dénoncent l'organisation intempestive des réunions avec un ordre du jour préétabli que personne ne peut ni contester ni amender. Ils affirment surtout avoir le sentiment de faire du surplace à deux mois de boucler une année de semblant de négociations sans avancée significative.

" Sur le principe du dialogue social, le SNEC est d'accord. Ce sont les conditions du dialogue social qui posent problème ", estime en leur nom la vice-presidente de leur syndicat en même temps qu'ils dénoncent l'existence d'un agenda déroulé sans égards aux attentes des partenaires sociaux. Dans tous les cas, le SNEC attend de la tutelle qu'elle lui redéfinisse un chronogramme d'activité clairement établi avec le respect des réunions lorsqu'elles sont annoncées.

Un autre sujet a été évoqué qui n'arrange rien à cette ambiance déjà délétère  entre le ministère et le syndicat, l'assemblée Générale est revenue pour le déplorer et alerter le gouvernement sur le cas de l'enseignant interpellé a Masuku pendant les affrontements entre les étudiants de l'USTM et les gendarmes le vendredi 3 mars dernier et humilié à l'extrême. " Le collègue se trouvait au portail parce qu'une AG a été annoncée, une AG de bilan, des avancées de la grève. Malheureusement, le même vendredi, des étudiants ont eu des échauffourées avec les forces de l'ordre. Alors, le collègue qui attendait l'AG au piquet de grève a été molesté par les policiers qui l'ont embarqué à l'arrière d'un pickup, ils l'ont déshabillé, ils l'ont placé dans une cellule avec ses étudiants nus. Même lorsque nous sommes face à un condamné, nous savons qu'il a des droits ". Et donc pour marquer sa désapprobation et selon Nathalie Eyi Sima, la Vice-présidente du SNEC, une opération visant à dénoncer la violence à l'endroit du corps professoral universitaire sera organisée dans les prochains jours.

Brandy Mamboundou

Article du 11 mars 2023 - 9:01pm
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