Mali : Le montant des sommes d’argent envoyées en 2019 par la diaspora à leur pays d’origine fait le triple de l’aide publique au développement
A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des migrants, tenue à Koulikoro, dans la deuxième région du Mali du 19 au 21 décembre 2022, Mamadou Cissoko, Secrétaire général adjoint du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), animée par un panel sur le thème : « Migration, développement et investissements ». C’était au deuxième de ladite journée.
Avant d’entrer dans le vif du sujet le secrétaire général adjoint du CSDM a d’abord présenté sa structure en ces termes : « Le CSDM est né le 4 septembre 2015, présent dans 48 pays à travers le monde, dont deux bureaux fédéraux USA et Nigeria ». Selon Mamadou Cissoko, le CSDM a pour objectif global de contribuer à la défense des intérêts des Maliens établis à l’extérieur et de faire lier à la migration l’épine dorsale de ses activités à l’intérieur et à l’extérieur du Mali.
Parlant de la contribution de la diaspora malienne, le paneliste Cissoko a déclaré que la diaspora contribue énormément sur le développement local du Mali. « Depuis 2009, les envois de fonds vers le continent ont doublé, dépassant l’aide publique au développement ou encore les investissements directs des étrangers. Près de 500 milliards d’euros ont été envoyées à leurs pays d’origine, en 2019, par les diasporas dans le monde, soit le triple de l’aide publique au développement, selon l’Agence française pour le développement. En 2019, 85 milliards de dollars sont sortis des poches des travailleurs émigrés pour remplir celles de leurs parents restés en Afrique. Selon la commission des affaires économiques des Nations-Unies, ces transferts devraient passer de 21 % pour s’établir à 67 milliards de dollars en 2020. Avec 900 millions de dollars (812 millions d’euros), en 2018, contre plus d’un milliard de dollars en 2017. Un calcul qui ne prend pas en compte les transferts d’argent clandestins. Selon la banque mondiale, la diaspora malienne contribue à plus de 11 % du PIB national », a indiqué Mamadou Cissoko.
Le Secrétaire adjoint du Conseil Supérieur de la diaspora malienne a ensuite indiqué les différents secteurs d’interventions de la diaspora « Section du développement local, secteur des affaires, secteur de la science et de la technologie. » Il a également évoqué les obstacles liés à l’investissement de la diaspora qui sont : « Lourdeur administrative, insuffisance d’information sur les opportunités d’investissement, difficulté d’accès aux facteurs de production, insuffisance de mécanisme financier, insécurité des projets et des investissements, le coût élevé du transfert de fonds. »
Pour terminer le paneliste, Mamadou Cissoko a fait un certain nombre de recommandations : « Vulgariser les opportunités d’investissement en mettant l’accent sur les filières porteuses, créer une banque ou un fonds d’investissement de la diaspora, créer les conditions politiques, juridiques, économiques, sociales et culturelles nécessaires pour mettre à profit tous les potentiels que représente la diaspora, réduire le coût de transfert, améliorer les initiatives de mobilisation à distance et de reconnexion des chercheurs, des ingénieurs de la diaspora avec la communauté scientifique présente sur le territoire national, à l’instar du programme TOKTEN », a-t-il recommandé.
Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali)
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