Le mercredi 13 septembre, l’ancien homme fort du ministère des Eaux et forêts, très critiqué pour sa gestion opaque, a remis le tablier au nouveau titulaire. Ce, en présence du secrétaire général du gouvernement. Sauf qu’après la passation des charges avec le nouveau patron du ministère, l’ancien « ministre écossais des forêts gabonaises » a été copieusement hué par ses anciens collaborateurs.

« Voleurs », « Au-revoir », « Ne revient plus jamais », « Tu iras en prison ». Ce sont les diatribes qui ont accompagné l’ancien protégé d’Ali Bongo jusqu’à la porte de sortie. Pour la simple raison que malgré les multiples grèves et interpellations, vécues au quotidien au ministère des Eaux et forêts, les agents n’ont guère bénéficié d’une oreille attentive de la haute hiérarchie. Il en a été de même du silence des différents Premiers ministres dont les cabinets n’étaient pourtant qu’à une centaine de mètres de ce ministère.

Arrivé comme un petit ange à l’agence des parcs nationaux, Lee White a fait ses classes dans ce domaine. Sauf que depuis qu’il a été hissé à la tête du ministère des Eaux et forêts, les agents n’ont plus eu une vie tranquille. Plus de primes, conditions de travail précaires, arrestations arbitraires des syndicalistes, intimidations, mépris, non prise en compte du dialogue social instauré par Ali Bongo, soupçons de détournements, arrestations de ses collaborateurs directs puis mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Libreville ont été les différentes péripéties qui ont émaillé le passage de Lee White à la tête de ce ministère.

En principe, le départ d’un haut responsable, un ministre surtout, la tristesse est ressentie par ses anciens collaborateurs. Fait étonnant, aux Eaux et Forêts, les agents ont plutôt poussé des cris de joie, comme pour dire : « bon débarras » à Lee White. Comme un souffle de libération ressenti dans tout le ministère. L’écossais est ainsi sorti par la petite porte de l’administration où il a trôné sans partage et avec mépris.

Brandy Mamboundou