Le lundi 23 octobre 2023, les autorités américaines ont annoncé la suspension totale de leur aide financière au Gabon. Une situation totalement incompréhensible pour le commun des Gabonais, qui considère le coup de force du 30 août dernier comme un salut public.

Les sanctions de la communauté internationale tendent à se généraliser, chaque fois qu’il s’agit d’un coup d’État, principalement par la suspension des aides, sous prétexte que la démocratie n’est pas respectée. Une action qui va très souvent à l’encontre des intérêts des populations, pour lesquelles l’action militaire devient une nécessité quand tout va de travers dans le pays. On est donc en droit de se poser des questions sur ces sanctions. Par exemple, quelles sont les réactions de ces mêmes membres de la communauté internationale, lorsqu’ils constatent que les aides et autres entrées hors budget n’ont jamais été utilisées à bon escient par un pouvoir qu’ils soutiennent contre les coups de force ? Pourquoi ne pas mener certaines analyses typiques avant de brandir des sanctions contre tout un pays, qui se trouve pourtant soulagé par l’action militaire ?

La même démocratie, tant clamée en Occident, est continuellement bafouée dans plusieurs pays africains sans que la communauté n’y trouve à redire. Alors que, pour la plupart de ces coups de force, vite condamnés par les « donneurs de leçons », la réalité est une libération pour des populations longtemps meurtries par un système qui n’a aucun lien avec la démocratie.

Le Gabon est aujourd’hui endetté à plus de 7 500 milliards de francs CFA, sans qu’aucune trace des réalisations opérées avec cette dette ne soit visible. Certes, la suspension totale de l’aide en provenance du pays de l’Oncle Sam est certainement un manque à gagner pour le Gabon, mais n’était-il pas temps d’arrêter l’hémorragie qui vidait le pays de toutes ses ressources financières et matérielles ? La pratique de la démocratie était-elle une réalité sous l’ancien régime ? Surtout que les Gabonais, dans leur grande majorité, même dans le camp de l’ancien régime, ont applaudi des deux mains l’intervention militaire, qui a permis aux militaires d’offrir un bol d’air frais au peuple. Les sanctions américaines sont d’autant plus incompréhensibles au moment où le pouvoir de transition remet graduellement les institutions régaliennes en place. C’est le cas du gouvernement, la Cour constitutionnelle, le Parlement, le Conseil économique, environnemental et social et le renouvellement des directions générales. Et que le pays se porte mieux.

Elzo Mvoula