Quatre jours après le naufrage de l'Esther Miracle qui a chaviré au large de Libreville alors qu'il reliait Port-Gentil, le gouvernement annonce que l'épave du bateau a été localisée. Elle repose sous trente mètres de profondeurs. Le travail de recherches va maintenant consister pour les plongeurs à rentrer dans la carcasse du ferry pour trouver et ramener à la surface les corps des victimes qui y seraient prisonniers. Avec les trois nouveaux corps repêchés hier en flottaison, le bilan officiel des victimes s'établit désormais à 6 morts, 31 disparus pour 124 secourus.

Des chiffres qui attisent la colère de la Société civile. Elle a décidé d'ester en justice les responsables de ce drame,, quels qu'ils soient. Engagés dans la défense des Droits de l'homme, Ghislain Malanda, Georges Mpaga, Georges Bruno et Edmond Okemvele Nkoghe ont lancé une pétition à l'échelle nationale pour en recueillir un maximum de signatures qui leur donneraient le droit d'agir au nom du peuple, rn même temps qu'ils tissent une action de solidarité entre les parents des victimes pour que de leur côté ils se constituent partie civile devant les juridictions. Les accusations sont la mise en danger volontaire de la vie d'autrui et la non assistance à personne en danger. Ils estiment en effet que le naufrage de ce bateau aurait pu être évité "si les dispositions de sécurité portuaire et de navigation avaient été prises pour la sureté des Gabonais par le gouvernement de la République".

 Plus concrètement, la société civile estime que que le voyage du ferry Esther Miracle se serait effectué en "violation totale et flagrante des normes nationales et internationales en matière de navigation maritime, que les services de la Marine marchande, du ministère des Transports et au premier chef, le ministre lui-même, semblent avoir  failli dans leur mission d’assurer la sécurité et la sureté des Gabonais en voyage par  l’inspection en amont de tout bâtiment navigant et par le secours rapide et immédiat en cas de naufrage". Pour eux, le gouvernement est au moins partiellement responsable de cette tragédie qui endeuille plusieurs familles gabinaises. 

Tous demandent la demission des ministres et directeurs généraux directement impliqués dans la gestion des voyages maritimes pour que la lumière soit sereinement faite autour de leur responsabilité avant, pendant et après le naufrage.

Brandy Mamboundou