Le mardi 14 mars, le chef de l’Etat a prononcé une allocution pour faire la situation sur le naufrage du navire Esther Miracle de la compagnie privée Royal Cost Marine, intervenu le 9 mars 2023. Ali Bongo a aussi annoncé un deuil national de trois jours.

L’on attendait beaucoup du discours du président de la République, à l’occasion du sinistre qui vient de frapper la nation gabonaise. Mais, comme c’est devenu une habitude dans les discours circonstanciel d’Ali Bongo, la déception a été rendez-vous. En effet, au moment où toute la nation se plaint du manque de secours et de la négligence des services de sauvetage, Ali Bongo a déclaré : « Les services de secours, avec courage et professionnalisme, ont fait un travail remarquable la nuit du drame et les jours qui s’en sont suivis. Je tiens à les en remercier ». On se croirait sous l’emprise d’un mauvais cauchemar ! Si le Numéro un gabonais estime que l’équipe de sauvetage, qui a brillé par son absence sur les lieux du drame, a valablement fait son devoir, que dira-t-il aux familles endeuillées ? Aucun mot n’a été tenu à l’endroit du personnel de Perenco et celui d’un autre bateau privé, sans lesquels le bilan serait encore plus lourd. L’équipe de secours envoyée par la marine n’étant arrivée que plus de quatre heures de temps après le drame, alors qu’il fallait seulement trente minutes pour être sur les lieux.

Fallait-il donc que le président de la République commande au gouvernement la conduite à tenir face à ce drame pour que celui-ci agisse ? « J’ai demandé au Gouvernement de prendre toutes les mesures afin de prévenir, autant qu’il est possible, de tels drames ». A signifié le chef de l’Etat. Comme quoi, le gouvernement, dans son ensemble, attendrait toujours le mot d’ordre du chef de l’Etat avant tout engagement. Ce qui vient confirmer ce que plusieurs Gabonais pensaient déjà dimanche matin au Port-môle : « Si les secours ne se sont pas rendus sur les lieux du naufrage à temps, c’est tout simplement parce que le président de la République n’avait pas encore donné l’ordre de secourir les naufragés ». Cette phrase qui a été maintes fois répétée par plusieurs membres des familles endeuillées, trouve toute son explication dans le discours du chef de l’Etat. Et si c’est réellement le cas, on peut bien l’avouer : la nation gabonaise est réellement en danger.

Elzo Mvoula