La jeunesse de Mandoro interpelle les autorités maliennes sur la situation de leur village, sis dans l’arrondissement de Douentza, dans la zone dite des « Trois frontières ».

Le village Mondoro est totalement bloqué et réduit à un régime d’otages depuis plusieurs mois. Toutes les entrées et sorties du village sont contrôlées par les groupes armés terroristes, au grand dam de la population réduite en état de captivité. Cette situation, des plus douloureuses, est d’autant plus incommodante que les pertes en vies humaines se comptent au quotidien. Le bétail passe aussi sous le contrôle des bandits armés et sont régulièrement enlevés et les greniers systématiquement vidés. Le village de Mondoro souffre aujourd’hui d’une pénurie de produits de première nécessité. Consternée par l’inaction des Forces armées maliennes (FAMa), l’association pour le Développement de Mondoro (AJDM) tire la sonnette d’alarme et interpelle les plus hautes autorités de Transition à plus d’égards pour une population sous domination terroriste.

Le président de la Transition Assimi Goita et son gouvernement sont donc appelés à la rescousse du village de Mondoro en détresse, dont le chef-lieu d’Arrondissement et commune du même nom est Douentza dans la région de Mopti.

Selon une note explicative que nous avons reçue, les autorités de la Transition, en tête desquelles le colonel Assimi Goita, sont appelés au secours ; car les habitants du village de Mondoro sont coupés du reste du Mali depuis le 1er octobre 2019. « Des engins explosifs improvisés posés partout, personne n’y sort et personne n’y entre. Les conséquences de cette situation sont marquées par une détérioration progressive de l’état sanitaire et nutritionnel de la population. Des cas de maladies dus très certainement à la malnutrition font peu à peu leur apparition dans le village », signale une note d’informations parvenue au correspondant permanent de Gabonclic.info.

Selon les ressortissants de Mondoro, c’est désormais la loi de la jungle qui domine dans ce village à la frontière du « pays des hommes intègres » (Burkina Faso, NDLR), qui se comparent désormais aux damnés de la terre, du fait que : « Chaque jour a son lot de pertes en vies humaines, faute d’assistance. Tout le bétail est enlevé et les greniers sont vidés », déplore un ressortissant de ce village naguère paisible.

Pour remédier temporairement au manque en vivres, selon l’AJDM : « Les habitants du village ont fédéré des fonds pour se ravitailler en vivres à Sevaré. Une cinquantaine de tonnes de produits de première nécessité a été acquise avec cet argent. Malheureusement, ces produits vivriers sont toujours bloqués dans un magasin à Sevaré, faute de moyen de transport. Sollicitées pour l’acheminement de ces vivres de Sevaré à Mondoro, les autorités en place n’ont toujours pas répondu à l’appel des victimes de cette barbarie alors que le village court le risque d’une famine désastreuse », selon les échos qui nous parviennent de ce village martyr.

La même information rappelle que : « En mi-janvier 2022, plus d’une centaine de femmes et d’enfants ont fui le village par craindre d’être victimes d’une épidémie, conséquemment à la malnutrition ». Cette situation de détresse de Mondoro, pourtant bien connue des autorités, laisse croire que cette population est abandonnée à son triste sort.

Hamadoum ALPHAGALO correspondand au Mali