A quelques heures de la célébration de l’An 61 de l’Indépendance de notre pays, les Gabonais retiennent leur souffle. Le président officiel et celui « du Palais des Charbonnages » - les seuls à faire retentir l’hymne national lors de leurs interventions – prononceront chacun un message à la Nation pour la circonstance. Peut-on espérer au moins un miracle ?

Dans un communiqué largement relayé sur les réseaux sociaux depuis vendredi dernier, le chef de file de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), face à la vague de défections de ses principaux lieutenants, s’adresse « à la nation dans les tout prochains jours ». Et, précise-t-il, compte répondre « aux interrogations légitimes des Gabonais qui doutent et se sentent déroutés ».

Candidate à la présidence de cette formation politique de l’opposition, elle séjourne dans le grand Nord depuis vendredi dernier. Là-bas, à la tête d’une très forte délégation, l’ancienne ministre de l’Education nationale, sous le règne d’Omar Bongo Ondimba, multiplie les causeries pour rallier le maximum de personnes à sa cause.

Guy Nzouba estimait, dans une interview accordée à notre rédaction le 23 juillet 2021, que cet idéal est loin d’être en option. C’est un impératif pour vaincre la sinistrose ambiante. Il reste désormais à Ali Bongo Ondimba de donner une suite favorable à cette demande répétée de ses compatriotes.

L’ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong a annoncé ce 11 août qu'’il quittait la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), un regroupement de personnalités et de partis politiques autour de Jean Ping, le challenger d’Ali Bongo à la présidentielle de 2016. Il pointe l’immobilisme de l’opposition et dit se tenir désormais à la disposition de la République, prêt à servir partout où besoin sera.

Exilé politique à Paris, Alfred Nguia Banda pense que « la libération des prisonniers et le retour des réfugiés politiques se feront dans la liesse populaire ».

Si, comme la rumeur le laisse entendre, Jean Eyeghe Ndong annonce, ce 11 août, son retour au Parti démocratique gabonais (PDG), il n’y aura aucune surprise. L’ancien Premier ministre, qui en avait démissionné en juin 2009 au lendemain de la mort du président Omar Bongo,...

La déclaration du soutien inconditionnel de Jean Ping à Port-Gentil fait froid dans le dos. Elle a la même puissance de détonation nocive que celle, quatre ans plus tôt, de René Ndemezo'o Obiang. Jean Ping ne fait plus rêver. Si on a ajoute à Féfé Onanga le silence du pasteur Ngoussi et l'abandon des supporteurs comme Georges Mpaga et Ngomo qui a créé son association, il est presque facile de dire que la stratégie de Jean Ping est un cul de sac, c'est-à-dire une impasse qui ne mène nulle part. 

Pour avoir été la seule région à voter contre le maintien du Gabon dans le giron français lors du référendum de 1958, la Nyanga s’est taillé une réputation de terre hostile au système gabonais,...

Plusieurs compatriotes, après la présidentielle de 2009 et surtout, celle très meurtrière de 2016, ont pris le chemin de l’exil. Derrière eux, ils ont laissé femmes, enfants, amis et connaissances complètement désemparés. Ce sujet, très préoccupant, est jeté à notre conscience collective.