Gabon / Après le coup d’Etat salvateur des forces de défense et de sécurité : La démocratie gabonaise est-elle dévoyée ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 04 sep 2023 / 0 commentaire(s)
Brice Oligui Nguema et les siens ont mis un terme au désordre occasionné par le système Bongo-PDG.

A force de vouloir s’accrocher au pouvoir par tous les moyens, Ali Bongo et ses hommes, responsables d’une gouvernance calamiteuse, ont poussé l’Armée gabonaise à mettre un terme au désordre.

Ainsi donc, l’Armée gabonaise a-t-elle été contrainte de prendre le pouvoir. A contre cœur, sans doute. Car on peut accuser l’Armée gabonaise de tout, sauf qu’elle a l’appétit du pouvoir. De fait, à de nombreuses reprises, et parce qu’elle est républicaine, elle s’est mise à l’écart du jeu politique. Les occasions n’ont pourtant pas manqué. Comme, par exemple, en juin 2009 à la mort du patriarche, Omar Bongo Ondimba. Les conditions semblaient réunies pour qu’elle s’empare du pouvoir. Mais le général Ella Ekogha n’avait pas bronché, laissant Rose Francine Rogombé assurer l’intérim et organiser la présidentielle à la fin du mois d’août, comme le stipulait la Constitution.

Le 24 octobre 2018, le président Ali Bongo, en visite officielle à Ryad en Arabie saoudite, est victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). De ses propres aveux, Ali Bongo a, devant les militants de sa formation politique, le Parti démocratique gabonais (PDG), laissé entendre qu’il n’a pas dirigé le pays pendant cinq ans. L’ex-Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, qui aurait dû, à ce moment-là, demander l’interprétation de l’article 13 de la Constitution, relatif à la vacance du pouvoir, ne l’a pas fait, à notre connaissance. Pas plus que le Parlement d’ailleurs. Qui est resté de marbre.

La situation est allée pourrissant

Et Lorsque le général Oligui Nguema dit, dans une interview au journal Le Monde, que « personne n’a voulu prendre ses responsabilités », il n’a pas tort. Car les politiques et les responsables du Sénat et de l’Assemblée nationale, comme transmis par la trouille, ont refusé d’exercer leurs prérogatives. La situation est allée pourrissant, et une imposture a, malheureusement, pris les manettes du pouvoir. Notre pays en a terriblement souffert. C’est l’un des moments les plus sombres de son histoire. Des individus non assermentés et qui n’étaient élus par personne se sont permis de diriger et de piller sans vergogne notre pays, en faisant dans le faux et usage du faux. Et même là encore, l’Armée gabonaise s’est gardée de s’immiscer dans la politique …

Ce qui vient de se passer est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Car le Gabon, en plus d’être lourdement endetté, a connu une régression vertigineuse, dans tous les domaines, ces dernières années.  La misère a atteint des proportions inquiétantes. On ne comprend toujours pas que dans un pays aussi riche, que sa population vive avec moins d’un demi-dollar par jour. Une paille !

L’incarnation de ce régime déshumanisant

Comme si cela ne suffisait pas, voilà que ceux qui ont mis notre pays par terre voulaient, vaille que vaille, s’accrocher au pouvoir. Par tous les moyens. En dépit du bon sens. Ali Bongo, l’incarnation de ce régime déshumanisant, a été rejeté par l’écrasante majorité des Gabonais lors de la présidentielle du 26 août dernier, au profit du Pr Albert Ondo Ossa.

Malheureusement, le fils d’Omar Bongo a refusé de reconnaître sa défaite, de sortir au moins par la grande porte. Au lieu de cela, il a préféré tenter le diable en truquant les résultats par l’entremise d’un Centre gabonais des élections (CGE) plutôt obséquieux, où siégeaient pourtant des représentants de l’opposition, malheureusement, du pouvoir. Ce qui, visiblement, a failli précipiter notre pays dans le chaos, le néant. Obligeant l’Armée à sortir, enfin, de sa réserve pour sauver notre pays.

A force donc de vouloir s’accrocher au pouvoir, Ali Bongo, ses hommes et son parti ont fait entrer notre pays dans le cercle peu vertueux des nations ayant subi des coups d’Etat. Un coup d’arrêt à notre jeune démocratie. Mais celle-ci s’en trouve, pour autant, dévoyée ? En tout cas, on attend la suite. Avec impatienc

Elzo Mvoula

Article du 4 septembre 2023 - 10:44pm
Article vu "en cours dév"

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