La confédération syndicale, Dynamique Unitaire (DU), a animé une conférence de presse à son siège de Libreville, sis au quartier Awendjé, le mercredi 17 janvier 2024. Comme d’habitude, elle a tiré la sonnette d’alarme sur les différents manquements qu’elle observerait depuis la prise de pouvoir par les militaires dans la nuit du 30 août 2023.

C’est par la voix de Roger Ondo Abessolo, Vice-président chargé de l’action revendicative et de la négociation, que Dynamique Unitaire a interpellé les plus hautes autorités. En effet, pour la centrale syndicale, dès les premiers jours du coup d’État, les Gabonais voulaient un réel changement. Et c’est toujours le cas. Mais, depuis quelque temps, ils déplorent des manquements, notamment en ce qui concerne le dialogue national qui pointe à l’horizon. « L'annonce faite par le Président de la Transition d’une conférence nationale, comme cadre de mise en route de ces objectifs, a été accueillie très favorablement par Dynamique Unitaire. Cependant, nous marquons notre étonnement face à une confusion savamment distillée depuis un certain temps par le gouvernement qui inscrit cette conférence nationale dans le format d’un dialogue national », a indiqué Roger Ondo Abessolo. Avant de mettre en garde tous ceux qui seraient tentés de mettre en déroute, par quelques artifices que ce soient, l’idée initiale d’une conférence nationale souveraine voulue par le Président de la Transition et le peuple gabonais.

Toujours dans son exercice d’interpellation, Dynamique Unitaire voudrait que le CTRI respecte ses engagements, qui sont, entre autres, la restauration de la dignité des Gabonais, la restauration des institutions dans leur ensemble et que le Comité de transition pour la restauration des institutions, dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, procède à des élections transparentes à la fin du processus, comme inscrit dans la charte de la Transition. En plus de ces souhaits, les partenaires sociaux reconnaissent les efforts fournis par le CTRI notamment dans plusieurs domaines. On peut citer la libération de certains prisonniers politiques et d’opinion dont Jean Rémy Yama qui, malgré tout, n’a toujours pas été réhabilité dans son statut de fonctionnaire. L’octroi de 1 000 postes budgétaires aux enseignants de l’Éducation nationale. La réactivation de certains chantiers des travaux publics laissés à l’abandon par le pouvoir déchu. La mise en place des organes de la Transition. La mise en place de la Task force sur la dette. Les arrestations de délinquants financiers, économiques et autres faussaires de la République, bien qu’ils soient encore nombreux en liberté pour des raisons méconnues qui ne se justifient pas, et bien d’autres mesures louables.

Si le Président de Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema et ses collègues ont pris le pouvoir et essaient, tant bien que mal, à remettre le pays sur les rails, certains hommes politiques, semblent-ils, toujours proches d’Ali Bongo, n’ont pas encore digéré la chute de leur mentor. Le « Make Noise » ayant échoué, l’heure serait désormais au sabotage. Objectif, faire échouer la transition.

Conscients de cette idéologie un peu loufoque, les partenaires syndicaux, notamment ceux affiliés à Dynamique Unitaire, ont décidé de tirer la sonnette d’alarme chaque fois que besoin sera. Un exercice qu’ils entendent d’ailleurs poursuivre jusqu’à la fin de la Transition. Car, il faut le dire, plusieurs personnes ne voudraient plus revivre les jours sombres de l’ère Ali Bongo, dont le souvenir funeste est toujours présent dans les esprits.

Vichanie Mamboundou