Accroché à cette minorité de Gabonais qui continuent de le flatter par pur opportunisme, le candidat président (sortant) n’est rien moins qu’entouré d’hypocrites solidement et jalousement attachés à leurs privilèges. Du Gabon et des Gabonais, ces vautours n’en ont cure.

Un vampire se dit d’une créature qui, sans aller jusqu’à détruire sa victime, lui laisse suffisamment de vie pour se nourrir de son sang pendant un temps indéfini. L’histoire de Dracula, connue de tous, illustre parfaitement cette forme de cruauté humaine proche de la bestialité.

Avant-hier, à Nzeng Ayong, les vampires étaient de sortie dans leur costume le plus inquiétant, à l’occasion de l’investiture d’Ali Bongo par le Parti démocratique gabonais. Tout ce que le pays compte, en politique, de pilleurs compulsifs, de méchants, de nouveaux riches et d’ambitieux sans titre de gloire s’étaient donné rendez-vous à cette grand’messe pour conforter un peu plus les privilèges des uns et des autres, sans souci de l’avenir du Gabon encore moins de la personne grâce à qui ils s’enrichissent impunément, le successeur et héritier d’Omar Bongo.

Groupement sectaire

L’adoubement officiel d’Ali Bongo par son parti avait tout l’air d’un bal de vampires. Déjà, l’uniforme à l’effigie d’Omar Bongo se mêlant au poing fermé ne donne-t-il pas l’impression d’un groupement sectaire ? Mais passons ! En toute objectivité, il faut être du dernier jobard pour croire un seul instant que tous ces camarades en liesse se sont rendus en masse à Nzeng Ayong pour les beaux yeux du Distingué Camarade Président. Que nenni !

La main sur le cœur, et l’esprit rivé à leur compte bancaire qui leur donne des nuits agitées, ils jurent soutenir l’action du président sortant. On veut bien le croire. Mais quand ces paladins ont-ils été les relais de sa politique consistant – quatorze ans durant – à « faire du Gabon un grand pays » ? Où se sont-ils illustrés par des actes concrets censés prolonger l’action d’Ali Bongo pour le bien et l’épanouissement des Gabonais ? Comme action, ces joyeux émergents ont surtout été pressés de voler et de piller partout où ils ont été placés, sans impacter positivement la société. En matière de politique, on aura surtout observé des Gabonais ordinaires abuser de leur parcelle de pouvoir, une fois promus, pour dominer leurs compatriotes, en se drapant dans la morgue des parvenus, nouvellement riches.

Mauvaise gouvernance du pays

Ce sont ces croque-morts, vautours et oiseaux d’augure sinistre pour le Gabon qui sont allés, avec des croassements pétrifiants, faire semblant de soutenir Ali Bongo. Lequel, à cause du terrorisme d’Etat des Pdgistes contre tous ceux qui crient leur colère face à la mauvaise gouvernance du pays, est un repoussoir pour ses compatriotes. En somme, personne dans son camp n’a agi pour l’intérêt général, donc pour la promotion de son image auprès des populations. L’époux de Sylvia Bongo s’accroche comme il peut à l’illusion d’affection qu’il peut encore recevoir de sa famille politique. Mais de famille, il n’en est pas question ici ! Une fois que ces vampires auront eu ce qu’ils veulent, ils sauteront sur une autre victime qui leur permettra de continuer à se repaître du Gabon. Voilà pourquoi, une fois tentés par l’opposition, les Frédéric Massavala, Eyeghe Ndong, Léon Paul Ngoulakia…sont obligés de revenir au PDG où leur instinct de vampire trouvera toujours à se nourrir. Aux dépens d’Ali Bongo.

Vichanie Mamboundou