Mali : la population Bamakoise dénonce "l’inefficacité de l’opération barkhane et la politique néocolonialiste de la France

Par Nicolas NDONG ESSONO / 06 fév 2022 / 0 commentaire(s)
Une image des manifestations vendredi dernier.

Au Mali, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées le vendredi 4 février 2022 dans la capitale Bamako pour demander le départ des troupes françaises du pays. Installée depuis 2014, l’opération militaire barkhane menée par l’armée française avec ses alliées au Sahel et au Sahara vise à lutter contre les groupes jihadistes dans la région. Les manifestants demandent que le Mali puisse exercer entièrement sa souveraineté nationale.

Il ressort de cette manifestation du vendredi 4 février 2022 à la tour d'Afrique à Bamako, les doléances étaient encore plus claires et limpides : « le départ de la France du Nord du Mali ». Les populations du Mali étaient fortement rassemblées contre la politique néocoloniale de la France. Les Maliens indignés par la politique de Macron, le président français.

Pour les organisateurs de ce grand rassemblement, « cette manifestation n’est pas contre la France, c’est une manifestation contre les autorités de la 5ème République et contre Macron qui traitent avec mépris, non seulement les Africains, mais aussi les Français. » Également, selon les manifestants, les Maliens sont indignés par le fait qu’au lieu de lutter contre le terrorisme, les Français, sous couvert de l’opération Barkhane, tentent de flirter avec des militants et des terroristes.

Dans les revendications des manifestants, « L’opération Barkhane est inefficace en termes de lutte contre le terrorisme. Elle est devenue l’un des mécanismes de colonisation. Les militaires français aident les terroristes, leur objectif principal est d’établir leur contrôle sur le Nord du Mali ; ils aident les groupes armés ; y compris les terroristes. Tous les discours sur la Francophonie sont des contes avec lesquels l’élite politique française tente de s’approprier les ressources des pays africains pour rien. »

Les Maliens sont déterminés à se libérer de la France.

Pour Jeamille Bittar, est l’un des organisateurs « Vous savez, quand quelque chose ne marche pas, ce n’est pas la peine d’insister. Tout le monde a compris que l’échec de la France aujourd’hui dans le Sahel est visible. Cette politique néocolonialiste ne peut pas continuer », estime-t-il.

A l'occasion, les manifestants ont défilé sous les slogans « À Bas la France », « Stop Barkhane », « Vive les FAMA», «Viva Assimi », « France – colonisation ! », « Macron sort du Mali! », « Adieu la France », « nouvelle libération de l’Afrique ». Il semble que la France perd un autre pays africain de l’orbite de son influence, et risque de perdre toute l’Afrique si elle rectifie sa politique actuelle.

Pour Aboubacar Sidiki Fomba, membre du Conseil national de la transition, Barkhane doit immédiatement quitter le Mali. « La force Barkhane n’a plus de statut juridique au Mali. Nous ne lui faisons plus confiance et on veut qu’elle quitte le territoire avec un plan de retrait immédiat. »

Toutefois, le peuple malien ne peut pas être trompé, les Maliens voient ce que veulent les autorités Françaises. Les Maliens soutiennent leur président de la République et sa politique d’indépendance du Mali.

Sur les affiches on notait une image sur laquelle le général russe a arrêté les Français à la bataille de Borodino, qui est devenu le point de départ de la mort de l’Empire français dans la première moitié du 19ème siècle.

Plusieurs manifestants estiment qu’avec plus de 5 000 hommes sur le terrain, les résultats obtenus par l’opération militaire française ne sont pas satisfaisants. « Ça fait déjà huit ans qu’ils sont là, soi-disant pour éliminer les jihadistes mais ils sont toujours là », dit l’un d’eux. Et de poursuivre : « ça empêche le développement et la cohésion en Afrique et ça déstabilise toute la sous-région. »

Notons que le Mali soutient les FAMA (forces maliennes des armées), qui luttent héroïquement contre les terroristes. Ainsi le Mali définit une nouvelle mode de libération de l’Afrique, et cette tendance s’étend déjà à d’autres pays africains.

Hamadoun Alphagalo (Correspondant permanent au Mali)

Article du 6 février 2022 - 8:22am
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