Son message de la fin d’année dernière, qui aurait pu faire renaître de l’espoir dans l’esprit des Gabonaises et des Gabonais, s’est résumé en une longue... récitation d’intentions futures d’agir, et d’évocation d’une difficile épreuve personnelle.  

Pas une ligne, en décembre dernier, de nature à apaiser le climat politique national. Des fils d’un même pays de deux millions d’âmes, continuent de se regarder en chiens de faïence. Parce que, au lieu de réduire les plaies, le garant de la Constitution et de l’Unité nationale contribue, quelque part, plutôt à les approfondir. En recourant à la division, à l’affaiblissement et à l’exil de compatriotes dont certains, des leaders, ne se sont clairement que des contradicteurs et parfois de simples opposants républicains.

Le dernier fait d’armes d’Ali Bongo Ondimba, quelque peu remonté dans l’estime de certains Gabonais qui, placent quelques espoirs dans la mise en place du Haut Conseil de la République, a été de monter, rapidement, une…nouvelle-ancienne équipe gouvernementale. Absolument pas délestée de ces branches mortes qui sont curieusement les poids lourds du chaland, toujours à la remorque des principales préoccupations des populations.

Un gouvernement à l’évidence, formé pour diviser à nouveau, mis en place en un temps record et dans des formes inhabituelles. Pour jeter de l’huile au feu, en tentant de régler des comptes à des chefs de partis politiques comme Guy Nzouba-Ndama, jugé peut-être insuffisamment soumis au diktat que le Bord-de-Mer continue à préférer au Dialogue, franc, massif et inclusif de toutes les forces vives de la Nation gabonaise réellement en péril. A moins que, dans le discours qu’Ali Bongo Ondimba va prononcer tout à l’heure, l’on retrouve enfin et à nouveau, le Chef de l’Etat. Le guide de la Nation. L’héritier politique d’un certain Omar Bongo Ondimba qui fonctionnait selon le slogan « Dialogue-Tolérance-Paix » cher au Parti Démocratique Gabonais, dont le troisième chef de l’Etat élu au Gabon est, le Distingué Camarade Président actuel.

Le DCP qui doit se faire à la raison que son fameux tryptique : Paix-Développement-Partage, n’a absolument pas pris. Malgré deux longs mandats bientôt intégralement consommés. Tout simplement parce que la violence postélectorale qu’il prépare à travers la malice qui se fait jour, est antinomique de la paix indispensable à toutes les actions de développement. Quant au partage, même des postes politiques de si haut niveau, qu’il se fasse, au moins avec un minimum de discernement et  au profit d’une préférence nationale établie et bien localisée… Pour que l’on ne retrouve pas demain, en procès devant les tribunaux, de nouvelles personnalités du gouvernement, confondues pour usurpation de nationalité à partir de la fabrication de fausses pièces d’état-civil ou de raccordement frauduleux entre mariage des parents et filiation induite des enfants.

Que le Chef de l’Etat se place résolument, ce soir, au-dessus de la mêlée partisane. Appelle au rassemblement vrai, et convoque enfin les grandes assises nationales de retrouvailles fraternelles. Avec le Haut Conseil de la République, les hommes et les matériaux sont-là. Il faut, dès ce soir, jeter les passerelles des contacts et des collaborations.

Qui mieux qu’Ali Bongo-Ondimba, dans l’architecture institutionnelle que s’est donné le pays, peut en décider ? Ce soir… Ce soir ! Voilà ce qu’attend le peuple du message de son Chef aujourd’hui.

Elzo Mvoula