La chaîne publique croyait tenir un scoop, une preuve accablante contre Barro Chambrier et Ondo Ossa. Finalement, cela a produit l’effet boomerang. Complètement couverte de honte, à cause de l’utilisation d’une méthode de l’époque de l'Homme de Cro-Magnon, les Gabonais se sont réveillés ce mardi matin totalement indignés.

Le choc a été à la hauteur de la dangerosité de l’acte. Lundi soir, alors qu’elle venait d’annoncer les principaux sujets du 20 h, Marina Bouassa, la présentatrice, d’un air très grave, ouvre son journal avec une bien curieuse information. « À l’ouverture de ce journal, une information qui nous parvient à l’instant. Au moment où la campagne bat son plein dans le pays, une conversation privée entre Alexandre Barro Chambrier et le Professeur Albert Ondo Ossa se retrouve sur les réseaux sociaux. Les deux hommes planifient la prise de pouvoir avec l’aide du président (français, Ndlr) Emmanuel Macron ». A-t-elle affirmé.

Et de poursuivre « nous vous proposons d’écouter un extrait de cette conversation… ». En fait de « conversation » entre les Professeurs Alexandre Barro Chambrier et Albert Ondo Ossa, c’est un audio complètement inaudible – vraisemblablement fruit du logiciel VALL-E qui permet d’imiter la voix d’une personne – que Gabon Télévision a servi à ses spectateurs.

Dès lors, tout ou presque, tout est allé dans tous les sens sur les réseaux sociaux. Aussi, si certains demandent instamment la démission du directeur général du groupe Gabon Télévision, Ali Reynald Radjoumba, pour manquement grave à l’éthique et à la déontologie journalistique, bon nombre de Pdgistes estiment que la chaîne publique a complètement détruit l’image du président de la République sortant, Ali Bongo, que ses détracteurs ne manqueront pas de voir derrière cet acte indigne et irresponsable de la chaine de télévision publique.

Pour d’autres, cette façon d’agir est la preuve que le pouvoir actuel est aux abois et tente de discréditer son véritable adversaire, le Pr Ondo Ossa. Sinon, rien ne peut justifier un tel acte qui jette l’opprobre sur tout un pays dont on questionnera désormais la qualité des journalistes.

En somme, c’est une honte générale sur tout le Gabon. Et une question vient à l’esprit : Ali Bongo Ondimba, le président de la République sortant, avait-il besoin d’une si mauvaise publicité de la part de ses « pseudo » soutiens ? Lui-même voit le résultat catastrophique et l’indignation générale d’une telle action de destruction de sa propre image.

Elzo Mvoula