Manifestement Ali Bongo pourra compter sur le bouvier de Moutassou pour émietter les voix de l’Opposition. Son passé parle contre lui. De Bongo père à fils, il a toujours été le maillon fort de la pérennité du système Bongo-PDG.

En 2020, après son éviction de la Vice-présidence de la République par le groupe de Brice Laccruche Alihanga, le président du Parti social-démocrate avait déclaré, à plusieurs reprises, avoir sauvé le régime Bongo qui vacillait depuis fin 2018. Cette année-là, le 24 octobre précisément, Ali Bongo avait été frappé par un AVC alors qu’il devait prendre part à un forum économique à Riyad en Arabie Saoudite. A l’époque, Pierre-Claver Maganga Moussavou était Vice-président d’Ali Bongo. C’est en cette qualité qu’il a présidé un Conseil de ministres à la demande d’Issoze Ngondet, alors Premier ministre, et accordée par la Cour constitutionnelle.

Le même Maganga Moussavou avait été de la partie lorsqu’une délégation des autorités gabonaises s’était rendue au Maroc pour s’enquérir de l’état de santé d’Ali Bongo. Plus tard, malmené par Brice Laccruche Alihanga, nouvelle star du régime avant ses déconvenues politico-judiciaires, il fut viré de la Vice-présidence.

Depuis lors, il s’est redécouvert un statut d’opposant au système Bongo qu’il dit pourtant avoir sauvé. Car l’opposition et la société civile gabonaise demandaient la constatation de la vacance du pouvoir. Ce qui aurait donné lieu à un vacillement du régime.

Aujourd’hui, tandis que les poids lourds et les principales plateformes politiques de l’opposition et de la société civile soutiennent unanimement la candidature consensuelle d’Albert Ondo Ossa, il est surprenant que Pierre-Claver Maganga Moussavou ne se coalise pas avec les autres. Alors qu’il connaît d’avance son sort électoral à la présidentielle de ce samedi 26 août, il n’a ni retiré sa candidature, ni appelé à voter Albert Ondo Ossa.

Ce qui amène à se demander pour qui roule-t-il ? Car, sa position profite bien à quelqu’un, mais assurément pas à Albert Ondo Ossa mais plutôt à Ali Bongo.

Vichanie Mamboundou