Peut-on soutenir un prétendu adversaire sans le dire explicitement ou lorsque le manque d’action en faveur d’une cause commune suscite des questionnements. En refusant de renvoyer l’ascenseur à ceux qui l’ont soutenu hier, l’homme d’Omboué ouvre un boulevard à son beau-frère pour un 3^ème mandat.

En 2016, Jean Ping a bénéficié du soutien de Paulette Missambo et de Barro Chambrier. Sa candidature n’a été forte que parce que les personnalités de l’opposition et de la société civile l’ont portée presqu’en tipoye. Et il a gagné cette élection présidentielle de 2016, grâce à la cohésion et la détermination de tout le monde. C’est pourquoi, sa victoire fut celle de tout le monde et le vol de celle-ci fut une souffrance pour tout le monde.

 « Quand on vole la femme d’autrui, c’est pour l’entretenir », dit un adage gabonais. Or, dit la clameur populaire, Ali Bongo a arraché la victoire de Ping sans prendre soin du Gabon.

« Ali Bongo a détruit le Gabon, soutient Edouard Ango, un fonctionnaire du ministère de l’Habitat, il n’a d’yeux que pour la légion étrangère, ses amis qui profitent de lui pour piller le Gabon. Pendant sept ans, ce fut une politique d’austérité appliquée contre les Gabonais. Ainsi, pas de recrutement à la Fonction publique, pas de régularisation des situations administratives des fonctionnaires, pas de création d’emplois. Ce qui a provoqué une hausse du chômage et de la pauvreté.»

Si Jean Ping a vu la femme (Gabon) volée par Ali Bongo, il a vu aussi la maltraitance que ce dernier a administrée à ce pays et ses habitants. Il ne peut donc demeurer indifférent quand d’autres personnes que lui fourbissent des armes pour délivrer le Gabon de la captivité des Bongo-PDG. Qu’est-ce que Jean Ping gagne en demandant, de manière tacite, à ses soutiens qui lui sont restés fidèles de ne pas voter ?

D’aucuns estiment désormais que Jean Ping fait le lit à Ali Bongo. Car à qui profite son crime ? A Ali Bongo, qui est par ailleurs son beau-frère. Sur son compte Facebook, Jean Paul Rekanga, un irréductible soutien de Jean Ping, écrit : « C’est maintenant que Ondo Ossa va regretter d’avoir passé son temps à taper sur Jean Ping ». Une manière de dire que son champion de 2016 n’est pas capable de se hisser au niveau d’homme d’Etat pour demeurer dans les miasmes de la vengeance, le monde des petits cœurs.

Dans tous les cas, soutient la clameur populaire, le père des enfants de Pascaline Mferri Bongo sortira par la petite porte de l’histoire s’il n’appelle pas à voter en faveur du candidat de la Plateforme Alternance 2023. L’histoire se souviendrait que Jean Ping n’avait d’yeux que pour son nombril. Et qu’ayant boycotté ses amis de l’opposition aux élections législatives et locales couplées de 2018, il souhaite désormais la défaite d’Ondo Ossa.

Si tel est le cas, c’est qu’en appelant au boycott de la candidature de ce dernier, il favorise les affaires d’Ali Bongo qui s’attendait sans doute à ce soutien, sous une forme bien dissimulée.

Allô Jean Ping, le destin du Gabon vous interpelle !

Brandy Mamboundou