Ce vendredi 23 décembre 2022, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) a procédé au lancement officiel des travaux de son douzième congrès ordinaire. Au cours de ce grand rendez-vous, un constat a été fait : un stade de plus de 40.000 places à peine remplie ou presque vide. Comme quoi, il semble que la «masse» n’a plus le même poids comme à l’époque d’Omar Bongo Ondimba, à l’omnisport en 2005. Pour Francky Meba Ondo, vice-président du parti Réagir, les conditions de vie des populations, qui se dégradent de jours en jours, les frustrations internes et la gestion « abracadabrante» des budgets de l’État jusqu’ici, pourraient être l’une des raisons du manque d’intérêt pour ces assises politiques.

C’est sur le thème « La renaissance » qu’a débuté le 12ème congrès ordinaire. En effet, pour Ali Bongo, le « Distingué camarade président », ce 12ème congrès ordinaire devrait être un moment du travail. Il a estimé qu'en moins de 15 ans, le Gabon aurait connu une transformation dans la quasi-totalité des secteurs. Il a cité par exemple le combat pour l’égalité hommes-femmes, l’adhésion du Gabon au Commonwealth et bien d’autres. Avant d’inviter les uns et les autres à se joindre à lui pour continuer le combat. Nonobstant ces beaux discours entendus, il y a quelque chose que personne ne peut ignorer : le parti ne semble plus rassembler comme dans le passé. En allant au stade de l’Amitié Sino-Gabonaise, l’idée était peut être d’envoyer un message fort aux autres partis politiques. Mais il n’en n’a rien été. Le peuple paraît plutôt préoccupé par autre chose.

Pour Francky Meba Ondo, vice-président du parti Réagir, la raison du stade quasiment vide, en dehors des congressistes et quelques membres des partis alliés, serait plus ou moins lié au bilan du parti. « Le PDG est dans une sorte de baroud d’honneur. Parce qu’en discutant en off avec certains compatriotes de ce parti, nous notons une certaine exaspération. C’est dire que même au sein du pouvoir, certains ont pris conscience de ce que l’avenir de notre pays doit obligatoirement s’écrire, au terme de la présidentielle de 2023, avec un homme ou une femme autre que monsieur Ali Bongo Ondimba. Cette démobilisation au PDG serait par ailleurs la conséquence des dissensions et empoignades récurrentes entre ses militants. C’est en tout cas ce que relaie la presse depuis quelques semaines. Après 14 ans d’une gouvernance lamentable et médiocre au regard des budgets de l’Etat à disposition, monsieur Ali Bongo Ondimba et ses derniers soutiens zélés, installés au pouvoir à la suite de scrutins présidentiels truqués et de violences électorales, n'ont plus rien à proposer aux Gabonais », a-t-il souligné lors d’un entretien accordé à la rédaction de Gabonclic.info.

Mieux, d’après certains congressistes à l’entrée du stade, le manque d’engouement serait dû aux frustrations, conséquence d’un esprit de boycott. Des cadres « veulent faire tomber le Secrétaire général du parti », a laissé entendre un militant très remonté. Au regard de ce qui précède, le parti qui se dit « des masses » devrait profiter de ce congrès ordinaire pour régler tous les maux qui le minent à l’intérieur. Car, à cette allure, tout est encore incertain.

Vichanie Glaiche Ornela Mamboundou