Le Syndicat national des professionnels du ministère des Eaux et Forêts (SYNAPEF), dans un message à l’endroit des militaires regroupés au sein du Comité de transition et de la restauration des institutions (CTRI), qui ont pris les rênes du pouvoir d’État depuis le 30 août, invite ces derniers à jeter un regard critique sur la gestion de ce département ministériel.

Le ministère des Eaux et Forêts a brillé par une fréquence particulière des grèves à répétition depuis quelques années. Des cas de probables détournements de fonds publics se seraient aussi produits en son sein, au vu et au su des différents chefs de gouvernement, qui n’auraient pas assez de pouvoir pour mettre fin à cette gabegie.

Aujourd’hui, avec l’avènement de Brice Clotaire Oligui Nguema à la tête du CTRI, les choses pourraient évoluer dans le sens d’un nettoyage en règle dans ce département. L'ancien commandant en chef de la Garde républicaine aurait décidé de répondre favorablement à l’appel de ses compatriotes des Eaux et Forets après leur adresse du 1ᵉʳ septembre dernier. En effet, d’après Didider Atome Bibang, leader du SYNAPEF, « Comme il n’est plus à démontrer, le secteur forestier et environnemental a cristallisé ces dernières années et dans une mesure inégalée, de fortes tensions sociales marquées par la grève interminable des agents publics et les protestations des communautés rurales accablées par les conflits homme-faune », a-t-il dénoncé dans son épître au CTRI.

Il faut souligner que les maux dénoncés sont consécutifs à une gestion essentiellement tournée vers l’inconsidération du facteur humain au profit des annonces mercantilistes, sur fond de violation des dispositions réglementaires, de suspensions arbitraires de rémunérations de fonctions. À cela, le syndicat ajoute les « détournements massifs des recettes budgétaires et de subventions internationales, de trafic de permis forestiers et d’érection d’une corruption systémique comme langage incestueux entre les opérateurs véreux et les décideurs en course vers l’enrichissement illicite ».

Souhaitant aller dans le même sens que les militaires, qui veulent mettre fin à une gestion scabreuse des deniers publics, le SYNAPEF se dit prêt à travailler, main dans la main, avec le CTRI pour une administration plus propice. Ceci implique la fin des arrangements d’arrière-boutique à l’avantage d’une poignée de personnes au détriment de l’ensemble des travailleurs, qui peinent déjà à joindre les deux bouts, avec des salaires qui ne répondent plus à leurs besoins de tous les jours. « Nous restons disposés à travailler pour la réussite de la transition avec les nouveaux collaborateurs que vous choisirez et dont la délicate mission sera de conduire notre navire à bon port », a conclu le syndicat.

Elzo Mvoula