Gabon : l’artiste gabonais toujours sans statut

Par Brandy MAMBOUNDOU / 02 mar 2022 / 0 commentaire(s)
A l'image d'une talentueuse Queen Koumb, les artistes gabonais devraient vivre de leur art.

Initié depuis 2013 sous le magistère de Séraphin Moundounga, ministre en charge de la Culture de l’époque, le projet de loi portant statut de l’artiste n’a pas connu d’évolution ; maintenant cette catégorie de Gabonais dans la précarité.

Plusieurs fois introduit dans le circuit d’adoption puis retiré et réintroduit, ce projet de loi semble être le cadet des soucis du gouvernement, d’autant plus que sous Martial-Ruphin Moussavou en 2015 et sous Alain Claude BILLIE BI Nze en 2017, ce texte a été adopté par l’Assemblée Nationale, sans jamais dépasser l’étape du Sénat.

En effet, adopté pour la deuxième fois par l’Assemblée nationale, le 30 avril 2018, date de la dissolution de cette Chambre du parlement par la Cour Constitutionnelle, le projet de loi portant statut de l’artiste fut examiné et adopter par le sénat en mai 2019, mais en termes non identiques.

A ce stade, ne restait que la convocation d’une commission mixte paritaire des deux Chambres, aux fins d’adoption d’un texte définitif commun. Or, depuis lors, c’est le silence total. Personne ne sait à quel niveau se trouve ce texte ni ce qui le bloque. Entre-temps, l’exaspération gagne les acteurs culturels qui pourraient d’ici là, déclencher un mouvement d’humeur.

Il faut rappeler que la revendication d’un statut par les acteurs culturels a débuté dans les années 80. Plusieurs décennies après, l’Etat gabonais, pourtant membre de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ne trouvent toujours aucun intérêt à appliquer les recommandations de la Vingt et unième session de la Conférence générale de cet organisme, tenue à Belgrade du 23 septembre au 28 octobre 1980, notamment celle se rapportant au Statut social de l’artiste.

C’est à croire que l’Etat gabonais ne considère les acteurs culturels comme des citoyens ayant des droits qu’il est censé reconnaître et protéger. Pourtant, il a adhéré aux recommandations de Belgrade qui stipule que les États membres de l’Unesco devraient promouvoir et protéger le statut de l’artiste en encourageant les activités artistiques, y compris l’innovation et la recherche, comme des services rendus à la collectivité. Ils devraient assurer les conditions nécessaires au respect et à l’épanouissement de l’œuvre de l’artiste et les garanties économiques auxquelles l’artiste a droit en tant que travailleur culturel. Aussi devraient-ils accorder aux artistes, une reconnaissance publique dans la forme qui convient le mieux à leur milieu culturel respectif et établir, la où il n’existe pas encore ou demeure inadéquat, un système susceptible d’accorder à l’artiste le prestige auquel il est en droit de prétendre.

Sinon, à quoi sert-il au Gabon de figurer parmi les États membres de certains organismes, lorsqu’il n’est pas à mesure de se conformer aux règles fixées par ceux-ci.

Brandy MAMBOUNDOU

Article du 2 mars 2022 - 10:56am
Article vu "en cours dév"

Nombre de Commentaires (0)

Faites un commentaire !