Gabon : Le média Dépêches 241 suspendu par la HAC

Par Brandy MAMBOUNDOU / 13 oct 2023 / 0 commentaire(s)
Un article sur Marie Madeleine Mborantsouo aurait provoqué la suspension du média Dépêches 241.

Depuis plusieurs jours, le média Dépêches 241 n’est plus en ligne. Impossible d’accéder à la page depuis un smartphone, encore moins un ordinateur. Joint au téléphone par la rédaction de Gabonclic.info, ce vendredi 13 octobre 2023, le Directeur de publication, Pharel Boukika a fait savoir que son média a été suspendu par la Haute autorité de la communication (HAC), sans aucun communiqué, comme c’est le cas en pareille circonstance.

C’est le triste constat qui se dégage après avoir échangé avec nos confrères. En effet, c’est encore un évènement qui pourrait démonter le musèlement persistant de la presse. D’après nos confrères de Dépêches 241, leur suspension « en silence » fait suite à un article dans lequel il fait une analyse, un peu acerbe, des trente-deux années de Marie-Madeleine Mboranstouo à la tête de la Cour constitutionnelle. Pour le gendarme des médias, nos confrères seraient allés un peu trop loin. Car, dit-il, cet article pourrait être source de haine.

Comme si cela ne suffisait pas, une autre plainte émise par Franck Nguema, l’ex-ministre des Sports, a été déposé contre le même média, alors que l’autre plainte est encore pendante. À ce qui semble, il y a comme une volonté manifeste de, non seulement faire taire le média en ligne, mais aussi de mettre la pression sur toute la presse locale. Sinon, comment comprendre les raisons des décisions qui fusent contre Dépêches 241 ?

Pour rappel, il a quelques jours, plusieurs journalistes de Gabon médias Times ont été convoqués à la Direction générale des recherches (DGR), en toute violation des textes qui régissent la communication en République gabonaise, principalement en ce qui concerne le délit de presse, qui est dépénalisé. Finalement, à qui profite le musèlement de la presse ? Qui a intérêt à ce que la presse se taise ? Que veut-on cacher au pouvoir en place, notamment au général Brice Oligui Nguema, Président de la Transition, qui a rassuré les médias qu’ils peuvent travailler désormais « sans aucune crainte » ? Pourquoi les interpellations, suivies des interrogatoires des journalistes, se font, comme par hasard, lorsque le Président de la République est hors du pays ?

Une série de questions qui devront faire l’objet des débats au sein des deux chambres du Parlement par les partis politiques, les militaires et les membres de la société civile en tête desquelles, les organisations des défenses des droits de l’Homme.

Roger O.

Article du 13 octobre 2023 - 8:23pm
Article vu "en cours dév"

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