Gabon : Le PDG a-t-il surévalué ses chances ou prépare-t-il un « passage en force » pour les élections 2023 par rapport au bulletin unique ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 25 aoû 2023 / 0 commentaire(s)
Au lieu d'être les moments de réjouissances, les scrutins inquiètent à tous les niveaux.

La question du couplage de l’élection présidentielle à celle des députés demeure une curiosité dont les conséquences paraissent comme un dilemme d’Euthyphron. Où Socrate demande à celui-ci si le saint est aimé des dieux parce qu’il est saint, ou c’est parce qu’il est saint qu’il est aimé des dieux.

Le Parti démocratique gabonais (PDG), en se débarrassant de ses habituels soutiens, pourra-t-il seul faire élire son candidat à la présidentielle de cette année ? Cette question est devenue une véritable ritournelle dans les états-majors des partis politiques, tant de la majorité que de l’opposition. Une curiosité, jamais expérimentée ailleurs, dont l’introduction unilatérale, dans le code électoral, serait contraire, non seulement à la Constitution, mais aussi à la norme démocratique, et qui se pose désormais comme une véritable inconnue. Déjà en 2016, avec tous ses alliés de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence, le candidat du PDG a eu du fil à retordre face à celui de l’opposition. L’opinion se demande alors comment le parti présidentiel pourrait faire élire son candidat tout seul. Car, à la vérité, comme le murmurent plusieurs Gabonais, le scrutin du 26 août prochain pourrait connaître une issue incertaine.

Dans les chaumières, il se murmure que plusieurs stratégies sont en cours d’élaboration par des responsables du parti au pouvoir.

Parmi celles-ci, à en croire des posts en circulation sur les réseaux sociaux, le gonflement de la population du Haut-Ogooué, qui serait passée de 250 mille en 2016 à plus de 630 mille cette année, alors que le Recensement général de la population et des logements de 2013 n’est pas encore achevé.

Les achats des bulletins de vote et de conscience seraient aussi dans les plans des tenants du pouvoir d’Etat. Toutes ces informations, si elles sont fondées, n’augurent guère des lendemains apaisés, comme n’a cessé de rabâcher toute la classe politique, le président de la République en premier, depuis le début de cette année.

La mobilisation monstre des partisans de l’opposition dans l’hinterland, source, dit-on, d’un remue-ménage à Louis (siège du PDG), serait aussi à la base de plusieurs plans machiavéliques pour conjurer la bérézina qui pointe à l’horizon. Faut-il, pour autant, laisser planer l’éventualité de l’horreur qui pourrait survenir au cas où les esprits s’échaufferont pour des peccadilles qui peuvent être évitées ? Ce qui donnerait du grain à moudre à ceux qui pensent que le pouvoir, en imposant le bulletin « inique » décrié par l’opposition et la société civile, préparerait un passage en force. Car, personne ne peut comprendre que le PDG ait librement choisi de faire cavalier seul, en ignorant royalement l’apport de ses alliés, s’il ne compte pas sur une stratégie imparable.

Il est donc permis d’affirmer que, soit le Parti démocratique gabonais ne croit point à l’apport de ses alliés, soit qu’il a trouvé un moyen pour se passer de leur contribution pour porter leur « champion » au pinacle au soir du 26 août.

Dans tous les cas, la population, qui ne voudrait pas à nouveau payer un lourd tribut d’une élection mal ficelée, considère ces échéances comme un tourment, qui viendrait s’ajouter à la morosité ambiante de sa vie depuis des lustres.

Que Dieu protège le Gabon !

Elzo Mvoula

Article du 25 août 2023 - 4:26pm
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