Dans un entretien accordé au quotidien L’Union, Pierre Claver Manganga Moussavou, le « toujours » soliste à chaque élection présidentielle, a de nouveau fait parler de lui. Celui dont la cote de popularité ne cesse de régresser a décidé en quelques mots de quitter la plateforme alternance 2023.

Manganga Moussavou toujours égal à lui-même ? Cela paraît une évidence. En effet, dans un entretien accordé à un journal local, l’ancien maire de Mouila a clairement dit qu’il ne se voit pas soutenant un candidat. Il s’estime « toujours » le mieux placé. « Je demande aux autres de s’unir et de trouver leur candidat consensuel, mais moi, je solliciterai les suffrages de mes compatriotes », a confié au journal L’Union. Avant d’ajouter : « Nos idées ne peuvent pas correspondre. Nous sommes obligés chacun, en ce qui le concerne, d’aller soumettre aux Gabonais sa vision afin qu’ils fassent le choix de la centralité ou de la provincialisation ». Quel peut être l’effet de son départ des rangs de l’opposition ? Ce n’était qu’un secret de polichinelle, car tout le monde savait la position de l’ancien Vice-président de la République.

Les taux des suffrages en decrescendo depuis 1993

Plusieurs fois ministre, pour finir par Vice-président de la République, depuis bientôt 31 ans, Pierre Claver Manganga Moussavou rêve d’être le chef de l’État au Gabon. Sauf que ses allers-retours dans les gouvernements d’Omar Bongo, puis Vice-président de la République sous Ali Bongo, auraient impacté sa cote de popularité. Et cela devient une évidence par les pourcentages qui ne cessent de se dégrader au fil des élections. 3,6 % en 1993, 1,00 % en 1998, 0,76 % en 2009 et 0,32 % en 2016. Aujourd’hui, dans plusieurs villes, à l’instar de Port-Gentil (Ogooué Maritime) le nom de Pierre Claver Maganga Moussavou prête à sourire. Loin de lui faire un procès, plusieurs questions taraudent les esprits de bon nombre de Gabonais. Aurait-il repris son jeu de « va-et-vient » ? A-t-il mission de réduire les chances de l’opposition à cette élection présidentielle ? Est-il encore crédible pour les Gabonais ? Répondre à ces questions serait un début de compréhension des plans politiques du bouvier de Moutassou.

Elzo Mvoula