Soutenant, dans un post devenu viral sur les réseaux sociaux, la main sur le cœur que « quand tu sens que ton enfant est prêt pour les tâches adultes, ton devoir est de le laisser s'y adonner », l’actuel député de la Sébé-Brikolo relevait qu’il avait retiré sa candidature en qualité de membre du bureau politique du PDG, au nom du « renouvellement ». C’est donc un retraité volontaire. 

Mathias Otounga Ossibadjouo est un sacré personnage, un homme de parole. Sauf pour les esprits malintentionnés, personne ne saurait lui faire le reproche de ne pas tenir sa profession de foi. En effet, pour le député de la commune d’Okondja, les candidatures et autres courses aux postes, c’est désormais de la roupie de sansonnet pour une personnalité politique de sa trempe. Lui, le fils d’Ossibadjouo l’a démontré en décembre dernier, alors que les uns et les autres se battaient pour postuler, qui au Comité central, qui au Bureau politique du Parti démocratique gabonais (PDG). Il a pris tout le monde de court en annonçant le retrait de sa candidature.

Dans un post largement partagé sur les réseaux sociaux, Mathias Otounga Ossibadjouo explique sa décision : « Notre parti est démocratique. Et dans un parti démocratique, on respecte le choix de la base. Notre base a parlé. Elle a fait un choix logique : LE RENOUVELLEMENT ».

Et de poursuivre : « Personnellement, j'ai retiré ma candidature, parce qu'elle n'avait pas sa place parmi des Camarades qui sont TOUS mes enfants. Tous m'ont accompagné à un moment donné. Je les sais capables d'encadrer les militants. Quand tu sens que ton enfant est prêt pour les tâches adultes, ton devoir est de le laisser s'y adonner. C'est le sens du retrait de ma candidature. »

La responsabilisation des jeunes

A cette époque, plusieurs observateurs avaient salué cette démarche. D’autant plus que l’homme affirmait œuvrer pour « la responsabilisation des jeunes ». Pour étayer ses propos, Mathias Otounga Ossibadjouo va expliquer : « Au parti, j'ai amené au Comité central un jeune qui n'était qu'en classe de 4e. A la mairie, au Conseil départemental, dans d'autres postes administratifs, chaque fois que j'ai pu, j'ai placé des jeunes. La jeunesse n'est pas un handicap. Seul le manque de SAGESSE peut être un handicap. »

La main sur le cœur, l’ancien colonel des Douanes à 30 ans, au détour d’une gymnastique administrative, annonçait à la fin de son message : « A partir d'aujourd'hui, j'entame avec vous le temps des SERVITUDES. Pour moi, HONNEUR ET SERVITUDES sont les 2 faces d'une même pièce. » Autrement dit, Mathias Otounga Ossibadjouo ne démissionnait pas du PDG, mais laissait la place aux jeunes. Une manière de dire à Ali Bongo Ondimba de penser aux jeunes, au cas où une opportunité de nomination se présenterait.

Siège pour plusieurs générations

D’ailleurs, dans une interview à l’Union (13/12/2018), Mathias Otounga Ossibadjouo dénonçait déjà : « Il n'est plus possible que quelqu'un qui a été élu en 1989, continue de siéger en 2018, par exemple. Autrement dit, il siège pour plusieurs générations, ce qui me paraît anormal ». Une pique adressée aux Idriss Ngari, Paul Toungui, Faustin Boukoubi, Martin Fidèle Magnaga, Barnabé Indoumou Mamboungou…les anciens de l’ère Omar Bongo Ondimba.

Aussi, en activité depuis 1994, et sur la base de son propre constat, Mathias Otounga Ossibadjouo se serait-il volontairement mis à la retraite politique. Son agitation médiatique actuelle ne serait qu’une démarche tendant à laisser à la postérité le fruit de son vécu, selon ses proches. Rien à voir donc, serait-on tenté de croire, avec les supputations des uns et des autres qui y voient un homme en souffrance psychologique désireux de revenir au gouvernement.

Mathias Otounga Ossibadjouo est un homme de parole. Il s’est mis volontairement en retrait pour un second mandat à la députation.

Elzo Mvoula