Ce jeudi 15 décembre, le Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG) a organisé une assemblée générale au Palais de justice de Libreville. Ce, pour dénoncer le mutisme du gouvernement quant à leur kyrielle de revendications qui n'a connu aucune avancée significative.

C'est une décision qui pourrait avoir un impact sur le bon fonctionnement au palais de justice. En effet, pendant l’assemblée générale de ce jour, les magistrats ont décidé à l'unanimité de lever la suspension de leur mouvement de grève, pour fustiger le mutisme de leur département gouvernemental de tutelle sur leurs revendications. « Les magistrats du Gabon ont décidé, à l'unanimité, de lever la suspension de son mouvement de grève. Cette grève devrait conduire le gouvernement à trouver des solutions sur les points suivants : l'adoption du projet sur les statuts des magistrats qui visent désormais une meilleure organisation de la Justice, la promotion des valeurs d'éthique et de déontologie, la valeur des conditions de vie et de travail des magistrats, la dotation des magistrats en moyen roulant conformément au décret 061 du 28 octobre 2013, la dotation des magistrats en costume d'audience, la construction des sièges de hautes cours », a déclaré Germain Ella Nguema, président du syndicat des magistrats.

Pour respecter eux-mêmes les dispositions de la loi sur les mouvements de grève, un service minimum sera assuré par les magistrats pour ne pas bloquer complètement l’administration judiciaire. « Les chefs des cours et des tribunaux seront informés des conditions d'organisation du service minimum. Chers collègues, en défendant la magistrature, nous défendons la loi et l'État de droit, nous défendons la Justice, nous défendons la prospérité de la nation, nous défendons l'honneur et la dignité du magistrat », a complété Germain Ella Nguema.

La ministre de la Justice qui s'est rendue dernièrement à l'école de la Magistrature, à l'occasion de la journée mondiale des Droits de l'Homme, devrait penser à calmer les tensions ici et là. Car, à quelques mois d'une élection présidentielle, ce genre de mouvement d'humeur rajoute à la tension avant-coureur déjà perceptible pour le pays. À bon entendeur salut.

Brandy Mamboundou