Durant la période électorale, suite au prix exorbitants des billets d’avion de la compagnie aérienne Afrijet, faute d’un concurrent et suite à la reprise tardive du trafic du chemin de fer pour les usagers de la Setrag, la voie terrestre était la plus fréquentée pour rallier l’intérieur du pays. Malgré des situations qui ont démontré les limites d’un tronçon routier peu fiable et praticable en toute saison, le choix s’impose.

Le tronçon Bifoun-Lambaréné (Moyen-Ogooué), est vraisemblablement un parcours du combattant. Quitter le sens giratoire de Bifoun pour rallier Djolé, c’est quasiment la mer à boire. En effet, la qualité de la route est hasardeuse. Nids de poules à ne point finir, tournants et ravins très dangereux et les ponts d’un autre âge en sont les éléments illustratifs d’un danger permanent. Les usagers ont au quotidien la mort pour compagne. En période pluvieuse, le péril est à son paroxysme.

Quitter la ville de Lastrouville (Ogouée-Lolo) et rallier Boué (Ogooué-Ivindo), c’est encore pire. Non seulement il faut mettre sept heures de temps pour parcourir ce tronçon, mais les automobilistes sont également confrontés aux bourbiers, aux bêtes féroces et le tout sans aucune connexion internet. Impossible de passer un coup de fil jusqu’à Boué. Si les observateurs peuvent s’interroger sur la mise aux arrêts, puis l’enfermement, de Bonda Balonzi, ancien ministre des Travaux publics, les autorités à l’origine de son arrestation n’ignorent pas le désastre d’une telle situation. Surtout quand on se rappelle des sommes d’argent qui ont été mises à contribution pour palier à ces difficultés, l’incarcération du premier responsable de la construction des routes d’une époque récente se justifie.

Brandy Mamboundou