Ce dimanche 24 mars, Léandre Nzue a claqué, à son tour, la porte du parti des masses. Cet ancien détenu de la prison centrale de Gros-Bouquet, a annoncé, sans surprise, son départ de l’ancien parti unique.

Depuis son élargissement de la prison de Gros-Bouquet, Léandre Nzue, ancien élu du deuxième arrondissement de Libreville devenu maire de Libreville par la volonté de Brice Laccruche Alihanga, alors directeur de cabinet d’Ali Bongo, s’était montré très discret. Il a certainement pris le temps, selon ses proches, d’évaluer la température politique au sein de son désormais ancien parti. Dimanche dernier, c’est donc sans hésitation qu’il a pris la résolution de déclarer ce qu’il pense du climat politique actuel et de l’évolution de l’actualité au sein du Parti démocratique gabonais.

Naguère irréductible soutien d’Ali Bongo, lâché par sa formation politique, en 2020, au moment où il avait besoin de soutien qui lui aurait évité une incarcération, lorsqu’il s’est trouvé empêtré dans des problèmes de gestion de la mairie de Libreville, Léandre Nzue semble avoir viré sa cuti. Sa prise de parole du dimanche 24 mars en témoigne.

Ainsi, sans langue de bois, il a déclaré sa démission du Parti démocratique gabonais. « Ne pouvant accepter d’être devant l’histoire une caution de cette gouvernance bananière, qui méprise la base militante et le congrès, soucieux du regard d’outre-tombe des pères fondateurs, je prends ce dimanche 24 mars 2024, en toute responsabilité et devant vous ici réunis, la décision de démissionner de ce parti, le Parti démocratique gabonais, qui m’est devenu si étrange », a-t-il déclaré face à son auditoire, composé en majorité de ses anciens électeurs.

Pour l’ancien secrétaire général adjoint, le PDG ne peut plus être la solution pour sortir le pays de la souffrance. « La forfaiture qui vient de porter à la tête du parti un nouveau directoire, au mépris des dispositions statutaires en vigueur, est à mon sens la forfaiture de trop », s’est-il exclamé. De ce fait, il entend déposer sa lettre de démission dès ce lundi 25 mars 2024.

Quel sera alors son avenir politique ? A cette question, il répond qu’il met sur pied son mouvement dénommé « Ensemble pour la restauration (EPR) » qui sera au service du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Un mouvement de plus d’un ancien militant zélé du PDG en soutien à l’action du CTRI. Vous avez dit opportunisme ?

Brandy Mamboudou