Mali : Le pouvoir aurait-il été incapable de rassembler le peuple pour la tenue du référendum constitutionnel ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 24 juin 2023 / 0 commentaire(s)
Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole de la CMA.

Au Mali, le scrutin du référendum constitutionnel a eu lieu le dimanche 18 juin 2023, malgré la contestation d’une bonne partie de la population, des partis politiques, des organisations de la société civile, des groupes armés du nord et une partie des organisations islamiques.

Depuis la finalisation du projet de la nouvelle Constitution au Mali, certains Maliens ont mal perçu le contenu du texte. Plusieurs d’entre eux pensent que cette période de la transition est inopportune. Pour certains magistrats du pays, organiser un référendum dans un contexte où l’étendue du territoire national est ébranlé par l’insécurité, constitue une violation flagrante de la constitution en vigueur.

Pour contester le référendum, un front nommé « Front uni contre le référendum » est créé. Ce front, composé de partis politiques, de regroupements de partis politiques, d’organisations de la société civile, les regroupements et des personnalités indépendantes s’opposent fermement au référendum qui serait tenu afin de « préserver le droit du peuple Malien ».

De son côté, le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), a affirmé dans un communiqué rendu public, le 21 juin dernier, que dans les zones qu’il contrôle, particulièrement dans la région de Kidal, aucun vote ne s’est déroulé ni le 11 ni le 18 juin, sauf dans les chefs-lieux des régions. « Vu les irrégularités qui ont entaché tout le processus de cette constitution, qui n’est ni inclusive ni consensuelle, le CSP-PSD ne saurait reconnaître ce texte », indique le communiqué signé du porte-parole Mohamed Elmaouloud Ramadane.

Toujours dans la dynamique des contestations l’Imam Mahmoud Dicko et ses soutiens étaient mobilisés lors de la clôture de la campagne pour demander la suppression pure et simple du mot « laïcité » sur la nouvelle Constitution. Suite à cette sortie musclée du camp Dicko, les autorités aéroportuaires ont retiré le passeport diplomatique de celui-ci, de retour de Nouakchott en Mauritanie, le jeudi 22 juin dernier. Suite à cet incident, les soutiens de l’imam Dicko avaient décidé de protester le vendredi 23 juin 2023 afin. Mais l’ex-autorité morale de M5-RFP, a appelé tous ses militants au calme.

Il faut signaler qu’il est très difficile de garder de position contraire à celle des soutiens du pouvoir de la Transition sans qu’on soit traité d’apatride. Dans un tel contexte, le pouvoir doit rassembler le peuple autour de l’essentiel sans invectiver qui que ce soit. Mais nous assistons de jour en jour que le pouvoir se fait des adversaires en traitant des opinions diverses de traître du pays ou apatride.

Selon certains analystes politiques, les tenants du pouvoir actuel peineraient à rassembler le peuple autour de cette nouvelle Constitution. Ceux-ci pensent qu’il serait nécessaire de trouver un compromis avec toutes les parties.

Hamadoun Alphagalo (de notre coorespondant permanent au Mali) 

Article du 24 juin 2023 - 1:58am
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