Gabon : 17 août à palabres à Mbounga-Ognia (Sébé-Brikolo)
Lors des festivités de l’An 61 de l’Indépendance du Gabon mardi dernier, les habitants de ce regroupement de villages ont sorti les calibres 12, cartouchières en bandoulière et les machettes pour, croyaient-ils, manifester leur joie d’être libres. Mais depuis lors…
Les habitants de Mbounga-Ognia - un regroupement de villages situé dans le département de la Sébé-Brikolo, entre Okondja et Franceville via Andjogo - croyaient bien faire. Lors de la célébration des festivités de l’An 61 de l’Indépendance du Gabon mardi dernier, en ce jour mémorable, ils ont sorti les calibres 12 et les machettes. Pis, à la fin de la procession circonstancielle, bon nombre d’entre eux ont tiré des coups de feu en l’air, rapportent plusieurs sources contactées par « Gaboncli.info ».
Comme si cela ne suffisait pas, pour immortaliser l’évènement, plusieurs habitants et leur invité de marque, Camille Lendeme, responsable des études et des statistiques du Centre d’études politiques du PDG, ont posé pour la postérité. Problème, versée sur les réseaux sociaux, cette photo a choqué plus d’un et aurait suscité le regard des services de renseignements. Lesquels, habillés en civil, seraient sur les lieux, depuis quelques heures. « J’ai été approché, témoignait ce matin l’un des habitants de cette bourgade au téléphone, par un homme qui souhaite connaître ce qui s’est passé lors de la célébration du 17 août et le nombre de personnes qui détiennent les armes, ici au village. Je lui ai dit que je n’étais pas là lors de cette parade. Mais je crains que cette affaire ne prenne une autre tournure. Les détenteurs des calibres 12 ici n’ont pas de papiers. Nous risquons donc de faire de la prison pour détention illégale d’une arme à feu. Nous ne le savions pas. Mais notre frère, Camille Lendeme, lui qui connaît ces choses-là, pouvait nous le dire pour éviter la situation actuelle où nous vivons désormais avec la peur au ventre »
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Camille Lendeme, à droite sur la photo, remet un drapeau à l’un des chefs de village du canton Louami-Lelama.
Justement, à ce sujet, plusieurs filles et fils de ce village, résident à l’extérieur, dénoncent « la politisation » de cet évènement, ce jour-là par Camille Lendeme. Car, disent bon nombre d’entre eux, par le passé, les fêtes se sont toujours déroulées sans lui et sans images. Mais la photo de son passage à Mbounga-Ognia – village dont est aussi originaire Jean Pierre Lemboumba Lepandou - a causé ce que tout le monde regrette aujourd’hui. Ce douanier à la retraire ne savait-il pas que les calibres 12 et les machettes sont loin de symboliser la marche du Gabon vers l’Indépendance ?
Selon une source proche de Camille Lendeme, qui plaide la bonne foi du responsable des études et des statistiques du Centre d’études politiques du PDG, il n’avait nullement l’intention de provoquer un quelconque problème aux habitants de Mbounga-Ognia, encore moins, nuire à son image. D’autant plus que dans le prolongement de ces festivités, il a parcouru tous les villages du canton Louami Lelama pour offrir les drapeaux à leurs chefs.
En attendant les suites de ce 17 août 2021, Aimé Mvouma, le chef de regroupement de Mbounga-Ognia retient son souffle et probablement regarde désormais Camille Lendeme comme un oiseau de malheur.
ELZO MVOULA
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