Après plus d’un an de suspens et de tensions, le président sénégalais, Macky Sall a annoncé, lundi 3 juillet au soir, qu’il ne se représenterait pas à la présidentielle de 2024. Ses opposants considéraient sa candidature illégale. Ce, malgré les grandes réalisations dans son pays. Un choix honorable, contrairement à son homologue gabonais dont le bilan est inexistant, mais qui pourrait, dans les jours à venir, déclarer sa candidature à sa propre succession.

« Mes chers compatriotes, ma décision, longuement et mûrement réfléchie, est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024 », a déclaré Macky Sall, après une vingtaine de minutes de discours à la nation. Cela faisait plus d’un an que le président sénégalais faisait planer le suspens sur une éventuelle troisième candidature, plongeant le pays dans l’incertitude et de fortes tensions. Si son camp arguait que la révision constitutionnelle de 2016 avait remis « les compteurs à zéro » et que leur chef pouvait se présenter à nouveau à l’élection présidentielle, celui-ci a évité son pays de tomber dans l’inconnu.

« Comparaison n’est pas raison », dit-on. Mais est-ce un crime que de copier ce qui est louable ? Depuis quatorze années de règne d’Ali Bongo, le Gabon ne cesse de s’assombrir : manque d’infrastructures, un système éducatif délétère, une dette publique inquiétante, un chômage toujours en croissance, une dépendance alimentaire de l’étranger... Et comme si tout ceci ne suffisait pas, les détournements de fonds publics sont devenus le sport favori au sommet de l’Etat. La vie chère dicte sa loi au sein d’une population déprimée, les séquelles de la crise post-électorale de 2016 sont toujours dans les esprits. Autant de maux qui devraient amener le candidat « naturel » du Parti démocratique gabonais à renoncer à un mandat de trop.

Mais depuis des mois, l’on assiste à une tournée dite républicaine, qui n’est en réalité qu’une pré-campagne. Au cours de ces parades coûteuses, Ali Bongo, conscient de la mal gouvernance, dans laquelle il a plongé le pays, il se garde de faire un bilan de ses quatorze ans de pouvoir.

Elzo Mvoula