Gabon : Élections générales du 26 août 2023 ou plutôt à la transition ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 12 juil 2023 / 0 commentaire(s)
Ces images des violences de la présidentielle de 2016 ont traumatisé les Gabonais.

Faut-il aller à ces consultations ? Dans la classe politique, échaudée par l’incurie de Michel Stéphane Bonda et le CGE, l’idée d’un report, voire d’une transition fait son chemin et pourrait s’imposer. Vu l’impasse dans laquelle est plongé le pays, cette option cristallise les espoirs des patriotes.

Bien entendu, ce n’est pas aux PDGistes fanatisés, rendus insensibles au naufrage du Gabon par les privilèges, qu’on ira soumettre l’option d’un report des élections, ou d’une transition remettant à plat la donne politique. Il n’est pas certain, que les partisans d’une élection coûte que coûte de tous bords, y soient réceptifs. Et pourtant, il n’est pas besoin d’être sorti de sciences politiques comme Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, pour comprendre que la situation socio-politique de notre pays n’est pas un terrain favorable à une quelconque consultation électorale. Trop de clivages politiques, sociaux, professionnels, corporatistes, ethniques, etc. La nation est dans l’impasse.

Jeudi dernier, au sein même de la majorité, le bon sens s’est exprimé par la voix de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (Udis) d’Hervé Patrick Opiangah. Lequel, après avoir fait un état des lieux de l’environnement socio-politique et institutionnel – notamment l’incompétence notoire du CGE – a conclu qu’il était salutaire pour tout le monde que l’élection soit reportée. Raisonnable intuition, qui cachait sans doute une conviction plus sage : la mise en place d’institutions de transition pour préparer plus sereinement les élections. On criera à l’hérésie. Qui, cependant, osera ainsi qualifier une proposition sortant le Gabon de l’ornière ?

Le couplet de la transition

Après l’Udis, après Jean Ping, Paul Marie Gondjout a lui aussi entonné - sur un air de la Concorde – le couplet de la transition. Après avoir renoncé à se présenter à la présidentielle, le leader de l’Union nationale initiale (UNI) plaide pour un quinquennat de transition sur le chemin de la troisième République. Fustigeant le « flou artistique » autour de l’organisation des prochains scrutins, inquiet pour la cohésion nationale abîmée par le pouvoir en place qu’il juge responsable du chaos actuel, lui aussi croit à l’expérimentation d’un projet politique alternatif autour de la majorité et de l’opposition. L’alliance politique pour le Gabon (APG) pourrait être le creuset d’une telle ambition patriotique.

De nombreux signes convergent donc vers cette option d’un temps de gestation démocratique préparatoire à de nouvelles élections, celles à venir s’annonçant sous des auspices pour le moins incertains et aléatoires. Même l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR) de Bruno Ben Moubamba a jugé qu’une « transition politique [était] nécessaire et inévitable », en raison là aussi des incohérences du CGE et du passage en force programmé du candidat du PDG, dont tout laisse penser objectivement qu’il n‘aura pas le vote de la majorité des Gabonais qu’il a condamnés à la pauvreté, à la misère, à l’exil et en prison.

Pour sûr, membres de l’opposition ou de la majorité, un constat saute aux yeux : le Gabon plonge dans l’abîme chaque jour que Dieu fait. Aussi, face à cette situation, pourtant surmontable, les filles et les fils de cette nation doivent creuser au fond d’eux-mêmes pour sauver le pays du chaos.

Virginie Lamiral

Article du 12 juillet 2023 - 8:11pm
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