Le mercredi 27 décembre 2023, le ministre délégué à l’Intérieur, Hermann Immongault, était face aux députés de Transition pour défendre son projet de loi, notamment sur les épineuses questions liées à l’obtention de la nationalité au Gabon. Les limites du code de nationalité, par rapport à ceux de plusieurs autres pays africains, mais aussi sur les conditions d’attribution de la nationalité au cours de ces quatorze dernières années, ont été tour à tour soulevées.

Depuis quelque temps, le sujet sur la nationalité fait couler beaucoup d’encre et de salive au Gabon. Le document a souvent été au cœur des multiples grognes sociales, surtout en matière de foncier. C’est pourquoi, Geoffroy Foumboula, quatrième vice-président de l’Assemblée nationale, qui a souvent été au cœur de cette histoire, estime que l’octroi de la nationalité doit être bien réfléchi et devrait obéir aux règles et textes en vigueur. Et que les bénéficiaires doivent respecter les us et coutumes et les lois du pays qui les accueille.

« La nationalité, dans tous les pays du monde, ne doit pas être perçue comme un instrument permettant uniquement de bénéficier de certains avantages, mais et surtout comme un motif de fierté de partager les valeurs et la culture du pays d’accueil », a souligné Geoffroy Foumboula. Après avoir indiqué que « les éléments de réponses du ministre nous confortent sur la nécessité d’ouvrir une enquête parlementaire à ce propos afin de tirer toutes les conclusions nécessaires avant le lancement de l’opération de délivrance des Cartes d’identité nationale (CNI) et les prochaines élections ».

Pour rappel, il est important de souligner que depuis quelques années, l’obtention de la nationalité fait l’objet de plusieurs irrégularités au Gabon. Quelques acquéreurs ne respectant pas le circuit administratif normal. Ces mêmes Gabonais naturalisés ne manquent aucune occasion pour se vanter d’être « plus Gabonais » que les autochtones. Les différents litiges fonciers, après investigations, sont souvent causés par ses frères venus d’ailleurs. Une situation qui a connu une croissance sous le magistère du président déchu, Ali Bongo.

Elzo Mvoula