Dans un communiqué de presse a l’endroit du peuple Gabonais, le parti démocratique Gabonais, au pouvoir depuis plus d’une cinquantaine d’années sans partage, dit avoir subitement «constaté » des débats houleux sur les réseaux sociaux aux allures de xénophobe et autres formes d’appel à la haine. Soi-disant soucieux du « bon vivre ensemble », David Ella Mintsa, le conseiller du «  distingué camarade » demande à la population de ne pas suivre cette voie.

A entendre le porte- parole du PDG, David Ella Minsta, le débat public serait orienté vers des discours qui ont trait aux discours « xénophobes, relayés de façon virale » sur les réseaux. «Le Parti démocratique gabonais, soucieux de l'unité et de la cohésion de la nation, fustige avec force ces dérives verbales qui menacent notre vivre ensemble », a-t-il déclaré. Avant de souligner que la xénophobie et la haine pourraient entraîner à la violence.  

Si le discours du porte-parole du PDG paraît cohérent dans un premier temps, il n’en demeure pas moins que le parti au pouvoir semble oublier l’origine de la frustration de plusieurs Gabonais aujourd’hui. En effet, l’opinion se demande si le PDG n’est pas responsable de ce qui arrive, notamment sur ce qui apparaît comme « un remplacement du peuple gabonais » par des Gabonais fraîchement naturalisés. Un fait largement dénoncé par plusieurs nationaux. 

Mais loin de cette vision, le PDG naviguerait à contre-courant des réalités que vivent au quotidien le peuple gabonais. Et si le pouvoir en place avait construit les écoles, les routes, créé les emplois, partagé équitablement la richesse, mis chaque Gabonais (d’origine et d’adoption) à la place qu’il faut, s’il avait réglé le problème du foncier aurait-il besoin de parler de xénophobie aujourd’hui ? Certainement pas. Le Parti démocratique gabonais devrait donc changer son logiciel de la vision d’un Gabon pacifique. Qui n’est pas synonyme de l’acceptation d’être la risée de ceux qui ont accepté de recevoir à bras ouverts leur frères venus d’ailleurs. L’accueil des frères venus d’autres horizons ne devrait pas être non plus une raison pour enlever le pain de la bouche des enfants du pays. Refuser ce qui ressemblerait à un masochisme ou un stoïcisme, ne devrait pas être perçu comme une xénophobie.

Elzo Mvoula