Au cours d’une assemblée générale, tenue le jeudi 29 juin 2023, les agents de l’hôtel de ville de Libreville sont à nouveau montés au créneau pour dénoncer les supposés arrangements d’arrière boutique qu’il y aurait eu entre l’Agence nationale de vérification de l’action publique (Anavea) et les responsables de la municipalité. Selon les leaders syndicaux, cette agence essayerait en réalité de gagner du temps.

La sérénité qui a régné récemment à la mairie de Libreville était en réalité le calme qui précède la tempête. En effet, au cours d’une assemblée générale décisionnelle, plusieurs agents de l’administration municipale ont pris la décision unanime de bloquer la totalité des services de l'hôtel de ville sans condition, étant donné que la grève n’était plus suspendue. Estimant avoir été roulés dans la farine et vu la lenteur avec laquelle les décisions sont prises. Joe-fred Madouta, porte-parole des agents dit ne plus rien comprendre.

Pour démonter leur frustration et ne voulant plus reculer, c’est le bureau du secrétaire général de la mairie qui a reçu la visite des agents en colère avec cadenas et chênes à la main. Dès ce vendredi, d’autres services ne travailleront plus. Les usagers n’auront plus accès à la mairie. Plus d’établissement d’actes de naissance, plus de légalisation de documents administratifs, impossibilité d’enterrer les morts, faute d’actes de décès. Le tout sans service minimum.

Les agents conditionnent la reprise du travail par des actions fortes venant des plus hautes autorités. Ils réclament, par exemple, le limogeage sans condition des fonctionnaires nommés au sein de la mairie au détriment des agents municipaux. Il en va de même du retrait dans les listes des personnes encore sur le banc de l’école, les primes fallacieuses et bien d’autres maux qui minent leur quotidien.

Selon les syndicalistes de la mairie, l’actuelle édile ne serait qu’un pion qui ne décide de rien. D’où le mutisme qui prévaut, quand on sait que le maire d’Oyem (Woleu-Ntem) a été jeté en prison pour des raisons qui ne sont pas loin de celles dénoncées depuis plusieurs mois à la mairie de Libreville. Pourquoi alors deux poids deux mesures ?  Aux dernières nouvelles, les syndicalistes auraient été gardé dans les locaux de la mairie. Ils auraient retrouvé la liberté vers 22 heures.

Brandy Mamboundou