Depuis quelques temps, les malades mentaux ont repris les trottoirs, les échangeurs et autres places publiques de Libreville. Un dangers pour les populations qui peinent déjà à se soigner des maux des plus minimes aux plus sévères.

Une question à laquelle Guy Patrick Obiang Ndong, ministre de la Santé et des affaires sociales, devrait apporter une réponse. En effet, dès sa prise de fonction ministériel, l’ancien présentateur vedette des rapports quotidiens du covid-19, il y a près de trois ans, avait fait de cet épineux problème de la sécurisation et de la prise en charge des déficients mentaux son cheval de baille. Cette décision avait été accompagnée, comme d’ailleurs toutes les actions du ministre de la Santé, d’un tapage médiatique. Plusieurs Gabonais avaient salué la volonté politique du membre du gouvernement, qui n’a duré que le temps d’un post publicitaire. Car, comme à l’accoutumée, cette même volonté politico-sanitaire est morte dans son œuf. A croire que les différentes annonces du ministre de la santé n’auraient d’autre but que d’en mettre plein les yeux du peuple. Puisque depuis quelques temps, les rues de la capitale gabonaise, comme celles de l’arrière-pays, les différents « défilés » incommodants des personnes touchées par un handicap mental, deviennent une curiosité touristique, propre à notre pays.

La vue de ces compatriotes en tenue d’Adam, soulève une horreur pour les enfants à bas âge et même pour des adultes émotifs et un scandale pour les familles de ces pauvres hères. Pour ceux d’entre ces malades quelque peu agressifs, les populations vivent désormais dans la stupeur d’une rencontre accidentelle. « C’est vraiment déplorable pour un pays comme le Gabon de voir autant de personnes atteintes de handicap mental dans la rue sans que cela n’inquiète aucunement le ministre de la Santé. Si un malade mental agresse quelqu’un, à qui peut-on se plaindre ? Je pense que le ministre de la Santé devrait prendre ce problème à bras-le-corps », a souligné une habitante de Libreville.

Au vu de cette urgence, Guy Patrick Obiang Ndong et les équipes des services concernés sont invités à se pencher sur cette situation qui ne ternit pas seulement l’image de nos rues et places publiques, mais qui constitue aussi un impératif pour notre humanisme.

Vichanie Mamboundou