Depuis le dimanche 2 juillet, le président Ali Bongo est  dans le Woleu-Ntem à la rencontre des populations des cinq départements de la province septentrionale. Accueilli avec la ferveur actuelle, Ali Bongo est conscient du fait que les populations du Grand nord savent sanctionner le moment venu.

A Oyem, première étape de son séjour dans le Grand Nord, l’occupant du palais Rénovation de Libreville s’est rendu au marché Ngouema, ainsi qu’à la place de l’Indépendance. Il a ensuite fait le tour des quartiers Ngouema, Carrefour de la Douane, Carrefour SEEG, Methui, Akouakam, Carrefour Tougoutougou et Carrefour Koweit, où les populations généralement croupissent dans la misère absolue. Avant de prendre la route pour le lancement des travaux du bitumage du quartier Methui, comme par hasard à deux mois de l'élection présidentielle. De qui se moque-t-on ?

Si les partisans et les cadres du Woleu-Ntem semblent se réjouir du nombre de personnes réunies pour accueillir leur «  distingué camarade », personne n’est sans ignorer qu’en 2016, lors de son meeting à la place de l’indépendance d’Oyem, une foule immense était au rendez-vous. Sauf que dans l’isoloir, c’est Jean Ping qui avait été choisi. Laissant leur « champion » sur le banc de touche. Le manque du développement de cette localité en a été la conséquence. En 2016, Jean Ping avait obtenu 25.914 contre 8.818 voix pour Ali Bongo dans le Woleu-Ntem. Soit une différence de 17.097 voix entre les deux candidats. Comme quoi, les grands rassemblements financés ne sont pas des acquis.

Bis repetita, à quelques mois de la présidentielle, pour sa tournée républicaine, à l’allure d’une campagne avant le temps, dans le Woleu-Ntem, une localité laissée pour compte et où le chômage, la précarité et l’absence d’infrastructures sont assez manifestes, Ali Bongo rassemble du monde. Les partisans du moindre effort, auteurs des transports en masses des populations pour les meetings, peuvent être sûrs d’une chose, le candidat du parti au pouvoir, comme en 2016, sera certainement sanctionné à nouveau. Et ce ne sont pas les marches de soutien dans la ville d’Oyem ou le bitumage d’un seul quartier qui vont changer les choses. « Ali Bongo peut poursuivre sa tournée dite républicaine à Minvoul, Mitzic et Medouneu, mais le moment venu, lui-même il sait… », ironisent certains observateurs de la scène politique.

Elzo Mvoula