De Tchibanga à Oyem, en passant par Mouila, Lambaréné et Port-Gentil, Alternance 2023 a tenu la dragée haute au Parti démocratique gabonais. Ce vendredi 25 août, le parti au pouvoir a voulu rendre la monnaie de la pièce, en mettant à contribution tous les moyens, même ceux de l’Etat, pour se montrer à la hauteur lors de son dernier meeting tenu au Boulevard Bessieux.

Pour les partisans du président candidat, Ali Bongo Ondimba, le meeting de clôture devrait être à la hauteur de la démonstration de force d’Alternance 2023 au Carrefour Rio et à l’intérieur du pays. Le rassemblement de ce jour devrait être le tour de force qui mettrait les pendules à l’heure avant le début du scrutin de ce 26 août. Selon les militants du Parti démocratique gabonais, plus de 30 mille personnes venues de tous les arrondissements de la capitale et de ses périphériques se seraient rassemblés autour de leur candidat ce vendredi 25 août 2023 pour une grande offensive à la clôture d’une campagne, qui aura certainement manqué de saveur, côté PDG, renforcé de quelques partisans indépendants d'Ali Bongo. La différence se situait sur la qualité des participants des deux camps. Si Ali Bongo peut se gargariser d’avoir clôturé sa campagne ce vendredi midi par un « giga-meeting », Alternance 2023 et son candidat Albert Ondo Ossa n’en pensaient pas moins au rond-point de Nzeng Ayong. À la seule différence que le premier a fait le plein du boulevard Bessieux avec des populations transportées et rémunérées pour faire le plein, des figurants en somme. C’est donc dans cette « ambiance survoltée », comme diraient ses contempteurs, que le candidat Ali Bongo a bredouillé un discours qui sonnait comme du « déjà entendu ». Comme qui dirait : « Ton disque est rayé ».

Ali Bongo, qui croyait certainement porter un coup fatal à son principal adversaire, s’est prêté au « kongossa » le plus grossier de cette campagne : le soi-disant audio révélateur d’un complot ourdi par Albert Ondo Ossa et Alexandre Barro Chambrier. « Demain, vous et moi et tous les patriotes de notre pays, allons dire à ces intrigants que jamais, nous ne les laisserons vendre notre pays, ni mettre en danger son avenir et la sécurité de nos enfants ! », a-t-il déclaré.

On croirait à une mauvaise blague. Si ce n’est tout simplement pas l’église qui se moque de la charité. Car, pour certains partisans d’Alternance 2023, Ali Bongo aurait la faculté de faire porter ses carences et ses vices par d’autres personnes. Puisque, selon ceux-ci, parlant de « vendre le pays », Ali Bongo n’a-t-il pas déjà livré le Gabon à ses amis venus d’autres horizons ? « Depuis 2009, le Gabon n’appartient plus au Gabonais. Ali Bongo l’a livré à la razzia de certaines personnes qui n’ont découvert le Gabon qu’après son avènement au fauteuil présidentiel, il y a quatorze ans. Aujourd’hui, ce sont eux qui contrôlent l’économie du Gabon, allant jusqu’à arracher les terres à des Gabonais autochtones. Il parle certainement de lui-même, qui a fini de vendre nos terres et ses richesses à ses amis », a réagi un responsable d’Alternance 2023.

En plus de cette triste réalité de l’accaparement du Gabon par des personnes venues d’ailleurs, Ali Bongo estime que tous ceux qui ont participé à un de ses gouvernements ou ceux antérieurs à sa gouvernance ne devraient guère le critiquer. « Ces gens-là, depuis plus de trente ans, sont nourris par notre pays et par l’État. Certains, pendant des années, ont même accepté d’être des membres de gouvernement, des collaborateurs de notre République. Et maintenant, ils voudraient dire : allons déstabiliser, détruire ce pays. Non, nous ne les laisserons pas faire ! » Une véritable moquerie. Parce qu’Ali Bongo ne relève que ses propos carences. Quel est le Gabonais qui a le plus bénéficié des richesses du pays si ce n’est lui-même et ses compères ? À moins qu’il ne pense qu’il soit le seul à pouvoir disposer et à sa guise des biens et services de l’État.

En tout état de cause, cet ultime meeting de campagne a eu le mérite de dévoiler le tempérament de quelqu’un qui a fait chou-blanc dans toutes ses entreprises et qui pensent que ceux qui lui reprochent ses échecs sont justement à l’origine de ses déboires. Dans tous les cas, Ali Bongo, devrait faire face au miroir et reconnaître qu’il a des taches sur le nez. Peut-être qu’en ce cas, il aura le courage de se nettoyer et présenter meilleure figure. Pour le bien du Gabon quoi !

Elzo Mvoula