Le 21 septembre dernier, dans une communication à l’endroit des nouvelles autorités, en tête desquelles Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, chef de l’État, les chefs traditionnels sont montés au créneau. Ils fustigent leur mise à l’écart. Un fait qui ne devrait plus exister, surtout lorsqu’on entend parler de « Gabon d’abord ».

C’est la question que se posent les Gabonais ancrés dans les traditions et coutumes locales. En effet, dans leurs dernière communication, les chefs traditionnels en général et ceux des Orungu, puissante chefferie traditionnelle regroupant le peuple Omyèné de la province de l’Ogooué-Maritime, fustigent le manque de considération pour leur statut pourtant très important. « Nous observons que les royautés et chefferies traditionnelles, légitimes dépositaires des valeurs sociales, profondes et traditionnelles et du patrimoine culturel et spirituel du Gabon, ont été exclues des consultations, dans les formes qu’imposent les règles d’éthique en une telle situation », a fait remarquer Ôkenja Mbongo Rafemo, secrétaire exécutif de la chefferie Orungu.

Il faut noter que depuis l’arrivée d’Ali Bongo et sa légion étrangère à la tête du pays, triste était de constater une décroissance des cérémonies traditionnelles des groupes culturels dans les quartiers de Libreville, notamment à London, à Glass, la Sni-Owendo ou encore dans la commune d’Akanda. Pourtant, pendant ce temps, la communauté béninoise avait voulu faire défiler leurs masques à Port-Gentil et à Libreville. Sans oublier la nomination du roi de la communauté Igbo au Gabon, qui avait fait couler beaucoup d’encres et salives.

Au vu de ce qui précède, l’homme fort de Libreville, qui veut conduire le Gabon « vers la félicité », ne devrait pas oublier que le respect aux mânes de nos ancêtres, dont il parle très souvent, passe par le respect de la tradition. Sinon pourquoi les autres voulaient imposer les leurs dans une terre qui leur est étrangère ? Voilà la question.

Elzo Mvoula